Résumé :
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Le projet initial de Gaston Berger était celui de développer une « anthropologie prospective », un examen des situations dans lesquelles « l'homme » allait être placé à l'avenir. En suivant ce projet, toujours en devenir, d'une démarche ayant pour exigence de se trouver au plus près des dynamiques sociales, économiques, écologiques, c'est à certaines de ces opérations transformatrices de la prospective que nous avons souhaité aborder dans ce numéro. En reconnaissant un monde habité, et habitable, composé par de nombreux opérateurs du territoire s'opèrent de nombreux réajustements théoriques et pratiques. Un tel processus est éminemment un travail politique puisqu'il vient redéfinir les catégories d'appréhension du monde et les modalités de prises de décision. Une telle approche considère alors que le travail de la politique consiste à configurer son propre espace en faisant voir le monde de ses sujets et de ses opérations. Dans le contexte de nouveaux défis liés à l'anthropocène, un renouvellement théorique et pratique des démarches de prospective territoriale apparaît nécessaire : renouvellement de son approche du territoire et des méthodes pour entreprendre sa description. À cette condition, la prospective territoriale pourrait bien révéler son potentiel contributif aux débats démocratiques et plus largement aux débats publics de nos sociétés contemporaines.
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