Résumé :
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Au plus fort du phénomène de dépérissement observé en forêt domaniale de la Harth, l'Office National Des Forêts a fait réaliser une couverture photographique aérienne afin de disposer d'un "état zéro" de l'aspect sanitaire global du massif à la date de la prise de vue, soit en été 1994. Deux méthodes différentes ont été mises en oeuvre pour interpréter ces images. La première méthode s'inspire des pratiques de l'Inventaire Forestier National par délimitation, directement sur les photos, de plages de peuplements considérés comme homogènes vis-à-vis de leur état sanitaire. En fait, à cause de la légèreté du matériel employé, seules trois classes ont été distinguées au sein de peuplements adultes feuillus susceptibles de présenter des symptômes de dépérissement : - la classe D est caractérisée par un couvert clairiéré, non consécutif à des éclaircies récentes et correspond à un dépérissement récent et fort. 3,6% de la surface est concernée ; - la classe DE correspond à des peuplements très clairiérés, mais englobant des peuplements naturellement rabougris et des fructicées. Elle représente 7,4% de la forêt. - la classe F regroupe tous les peuplements feuillus dont le couvert forestier est d'au moins 75%. Elle représente 67,4% du massif. Cette dernière classse contient en fait aussi bien des peuplements sains que des peuplements périssants. La deuxième méthode utilise un maillage systématique posé sur la couverture photographique. A chaque point du maillage, 18 arbres sont notés de façon simplifiée : Note 1 : houppier complet, Note 2 : existence de grosses branches dénudées, Note 3 : squelette de l'arbre bien visible. Un indice de vitalité traduit l'importance du dépérissement. Un traitement SIG et une analyse statistique mettent en évidence une bonne corrélation entre les deux méthodes. Les cartes obtenues par SIG montrent clairement la prédominance de dépérissement grave à l'extrême nord du massif, au nord-ouest, au centre et sur plusieurs lisières ouest ou nord-est. En conclusion, les photographies aériennes révèlent les graves problèmes phytosanitaires existant dans la Forêt Domaniale de la Harth en 1994. Les méthodes de photointerprétation développées dans le présent rapport, ont permis de dégager les zones fortement dépérissantes, et ont surtout mis en évidence l'aspect très diffus du dépérissement. Cet aspect diffus, caractéristique de la Harth, pourra d'ailleurs être expliqué par les autres recherches, principalement sur le chêne, menées dans le cadre du projet INTERREG II.
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