Résumé :
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Le projet vise à suivre et à comprendre la dynamique de la biodiversité dans des peuplements forestiers de la Brie, détruits par la tempête du 26 décembre 1999. Nous avons étudié l'impact de la taille de la trouée et de modalité d'exploitation des chablis sur la flore et les Coléoptères carabiques en comparant une non-exploitation des chablis, leur exploitation "classique" et un procédé original d'exploitation "extensive", visant à laisser dans la trouée une partie des éléments "structurants" de l'écosystème et de la perturbation (galettes de chablis ; houppiers entiers ; une partie du bois mort au sol ; couvert buissonnant ; semenciers). Nous avons essayé de comprendre pour les deux groupes étudiés quels sont les mécanismes qui conditionnent la survie, le développement et l'installation des espèces, parmi la lumière, la compétition racinaire et les micro-habitats associés aux différents modes d'exploitation des chablis. Nos résultats indiquent qu'à court terme, la création d'une trouée a un fort effet sur la richesse, l'abondance et la composition des communautés : pour la flore, l'ouverture a un effet positif sur la plupart des espèces y compris les forestières adultes et peu d'espèces voient leur abondance baisser, ce qui indique que les communautés sont nettement de type emboîté ; pour les carabes en revanche, les communautés ne sont pas emboîtées car les espèces de milieu ouvert et les forestières ont une réponse opposée à l'ouverture. De plus, l`exploitation mécanique des trouées n`est pas préjudiciable à la biodiversité de la flore ni à celle des carabes, sauf pour le groupe des bryophytes et pour certaines plantes. Elle n`est surtout pas défavorable au groupe des espèces forestières (flore ou carabes) ni aux carabes généralistes (ce groupe est même moins abondant/riche en trouée non exploitée qu'en témoin forestier). Quelques plantes sont plus abondantes dans les micro-habitats de type "troncs et houppiers non démembrés morts" ou "sol non perturbé près de brins debout" que dans les zones ouvertes de la trouée (les analyses au niveau espèce pour les carabes n'ont pas été réalisées). Par ailleurs, la taille de trouée ne constitue pas un gradient très structurant pour les communautés étudiées, ou du moins il n'y a pas de réponse forte pour les groupes écologiques mais seulement des réponses au niveau espèce ; cela dit, ces conclusions sont pour l'instant provisoires pour la flore. Enfin, pour les deux groupes, plus que la position par rapport au soleil dans la trouée, c'est bien le type de micro-habitat créé par la tempête et/ou l'exploitation (ensoleillé / à l'ombre, sol perturbée / non perturbé, près d'une galette de chablis ; sous des troncs de chablis ; dans un houppier mort ou vivant) qui conditionne fortement la réponse des communautés, même si cela n'est pas valable pour tous les groupes écologiques.
The aim of the project was to assess the responses of the interspecific biodiversity of flora and carabid beetles to management of windstorm gaps resulting from the december 1999 storm. We compared a classical, intensive harvesting of these gaps, to no harvesting and to an intermediate harvesting intensity, where biological legacies are maitained in the gap (snags, logs, entire crown, live trees). Different gap sizes ranging from 0.05 to 3 ha were also compared. We also studied different micro-habitats within the gaps. Our short-term results indicate that gap creation has a strong effect on richness and abundance of selected ecological groups as well as on species composition. Concerning flora, the impact of gap creation is mostly positive, including for adult forest species; only few species decrese in abundance after gap creation. This is not the case for carabids, since typical forest carabids decrease in abundance in gaps - as compared to close, undisturbed forests -, contrary to open land species. Harvested gaps seemed to have at least as diverse communities as unharvested gaps. In particular, typical forest species do not decrease in abundance after harvesting. However, some plant species are more abundant in shaded and/or undisturbed microhabitats than in other microhabitats. Generally, it seemed that the microhabitat in the gap is a much stronger ecological determinant than gap size or gap location according to sun.
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