Résumé :
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Cette étude porte sur l'évolution des communautés d'oiseaux au cours de la succession de la futaie régulière de Chêne sessile dans deux grands massifs du Parc Naturel Régional du Perche. Les analyses portent sur plus de 373 points d'écoute (2 passages de 5 min par point) réalisés par Christian Thiébaut (ONF) en 2004 en forêt domaniale de Perche-Trappe et en 2005 en forêt domaniale de Bellême. Les résultats montrent que : - l'avifaune évolue fortement au cours de la succession de la futaie régulière selon un patron cyclique, - ce patron d'évolution est très général même si certains résultats demandent à être nuancés entre régions ou parfois même entre forêts d'une même région (par exemple, le Pouillot siffleur n'a apparemment pas les mêmes exigences en Normandie et en Bourgogne), - l'avifaune continue d'évoluer après 150 ans, au profit notamment d'une partie des espèces cavernicoles mais pas seulement, - les exigences écologiques de certaines espèces demeurent assez floues, - la réaction de l'avifaune semble proche de celle des carabiques, dont beaucoup sont également prédateurs mais diffère de celle de la flore, en ceci que la richesse des plantes vasculaires décroît progressivement au cours du cycle. Cette étude a cependant des limites communes avec celle de Ferry et Frochot (1970): - ces deux études ont été réalisées dans des grands massifs, il n'est pas certain que l'on retrouve exactement les mêmes résultats dans des massifs moins étendus, plus fragmentés où tous les stades ne seront pas nécessairement présents simultanément, - l'agencement parcellaire n'a pas été pris en compte. Dans notre cas, plusieurs résultats s'expliquent probablement par l'agencement parcellaire (cas du Pic cendré, de la Grive draine, de la Mésange à longue queue), - les effets de lisière (distance au chemin le plus proche, distance à la bordure du massif) n'ont pas été pris en compte non plus (alors qu'il s'agit probablement un élément important pour les espèces se nourrissant préférentiellement dans les espaces ouverts intra-forestiers (Sylviidés par exemple) ou agricoles (Columbidés ou Fringillidés par exemple). Cette étude plaide donc pour le maintien de cycles longs. En effet, on constate l'augmentation de fréquence d'un nombre conséquent d'espèces au-delà de 150 ans alors même que les peuplements sont encore sains. Par ailleurs, il est probable que la sénescence d'une partie du peuplement (par exemple si le bois était récolté au-delà de 200 ans) se traduira par une augmentation encore plus marquée de la fréquence de ces espèces des vieux peuplements. Cette étude milite également en faveur d'une structure équilibrée des classes d'âge dans ces grands massifs qui permette aux populations de trouver en permanence des habitats favorables en quantité suffisante. Ce point cependant devra être approfondi par une réelle analyse spatiale, étendue à d'autres massifs plus ou moins grands et de structures en classes d'âge variées.
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