Résumé :
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Les dépérissements forestiers des dernières années ont amené l'ONF à rechercher les causes responsables de ce phénomène. Parmi la multiplicité des facteurs figure l'évolution hydrogéologique et hydrologique de la région, qui fait l'objet du présent document. Ce travail a abouti à trois conclusions importantes concernant la nappe phréatique, à savoir : - Une baisse négligeable du toit de la nappe depuis 1955 sur la majorité de la zone étudiée, et plus particulièrement encore dans le nord du département où elle n'a quasiment pas bougé. - Une baisse plus considérable dans le secteur bordant les collines sous-vosgiennes, principalement dans la région de Merxheim. Cet abaissement résulte de toute évidence de la superposition de plusieurs facteurs liés à l'évolution des pratiques agricoles. En effet, le développement de la monoculture de maïs, parallèlement à l'apparition de l'irrigation à partir de pompages directs dans la nappe phréatique, a engendré la disparition d'un ensemble de canaux de dérivation contribuant autrefois à la recharge de la nappe ainsi qu'à l'apport d'eau en forêt au début de la période de végétation. À cet effet doit s'ajouter celui de l'augmentation des pompages d'adduction d'eau potable en forêt communale de Merxheim. - Une baisse du niveau piézométrique dans la région de Rummersheim-le-Haut. Elle résulterait, d'après le service de la navigation, de la canalisation du Rhin. Les investigations concernant le réseau hydrographique ont quant à elles conduit à la création d'une banque de données permettant de retracer son évolution depuis 1886. Par ailleurs, elles montrent que les principaux travaux opérés sur le réseau hydrographique datent du XIXe siècle, le grand canal d'Alsace constituant le principal ouvrage réalisé au cours de ce siècle dans la zone étudiée. Enfin, aucune relation significative n'a pu être établie entre les données hydrogéologiques, hydrologiques et les phases de dépérissement les plus intenses de ce siècle. La dégradation de l'état sanitaire des forêts haut-rhinoises semble plutôt constituer une réponse aux variations climatologiques de la région.
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