Résumé :
|
Les communautés végétales de sous-bois des peupleraies sont perturbées par des pratiques d'entretien (disquage) dont l'intensité et la fréquence varient en fonction de l'âge des peupleraies. Le travail présenté analyse les effets de ces perturbations mécaniques sur les caractéristiques et l'évolution de ces communautés. Huit peupleraies ont été choisies en fonction de leur âge, leur entretien et leur position par rapport au fleuve. Cette étude se décompose en cinq parties. La première, analyse la nature de cette flore dans les différentes peupleraies et fait état de la richesse spécifique de chacune d'elles en fonction des caractéristiques forestières et environnementales de chaque peupleraie. La flore est riche et diversifiée. La seconde, rend compte du devenir de différents types de communautés au cours d'une année d'observation ainsi que du changement de leur composition. En effet, la concentration des périodes d'entretien, entre la fin du mois de mai et le début du mois de septembre, influent considérablement sur la phénologie des espèces. L'objectif de la troisième partie est double. D'une part, nous avons quantifié la réaction des espèces végétales aux différentes fréquences et/ou intensités de perturbation. Nous nous sommes servis, pour cela de différents indices caractéristiques des communautés végétales. A l'échelle des peupleraies, la richesse des communautés végétales de sous-bois est d'autant plus forte que le niveau d'entretien (intensité plus fréquence) est plus élevé alors que cette relation est inversée en ce qui concerne les phytomasses. Cette double tendance est observée à l'échelle des comparaisons inter-peupleraies comme à l'échelle des comparaisons intra-peupleraies. Lors de la diminution dans la fréquence des entretiens, des espèces herbacées rhizomateuses, puis ligneuses s'installent. Chaque étape de colonisation fait varier significativement la densité des communautés.D'autre part, nous avons recherché l'effet de la litière venant des arbres sur les communautés végétales. La litière s'accumule sur le sol si celui-ci n'est pas entretenu. Il existe bien une relation entre le taux de litière venant des arbres et la richesse spécifique des communautés de sous-bois des peupleraies. Cette relation existe modérément avec la diversité, et pas du tout avec l'équitabilité. La quatrième partie établit les relations i) entre la phytomasse et la richesse spécifique, ii) entre la phytomasse et la densité. Suite à de fortes perturbations, la richesse spécifique augmente très vite pour atteindre un maximum à des taux modérés de phytomasse puis décline graduellement. Cependant, les conditions de stabilité présentes dans certaines peupleraies permettent une forte accumulation de phytomasse, mais aussi une augmentation de richesse spécifique, d'où une relation bimodale entre la richesse spécifique et la phytomasse. La relation entre les valeurs de densité et de phytomasse est unimodale et ne dépend que des caractéristiques des espèces présentes. La cinquième partie traite des variabilités interannuelles que l'on a pu observer dans les trois peupleraies les plus entretenues. Entre deux années consécutives, les caractéristiques des communautés de sous-bois changent très rapidement, en fonction de variations environnementales ou de l'entretien des peupleraies. Les changements observés sont plus importants pour la nature des espèces ou les valeurs de phytomasse, que pour la richesse spécifique.
|