Résumé :
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La végétation présente à un moment donné dans une région donnée évolue. Elle subit en général une transformation lente, au cours de laquelle des espèces végétales se succèdent en chaque point. Cette transformation est appelée dynamique de la végétation (Ozenda, 1982 dans Blanchard, 1995). Elle s'opère à la fois dans le temps et dans l'espace. Il convient donc de définir à quelle échelle spatio-temporelle on se place lorsqu'on étudie la dynamique de la végétation. Cependant une étude simultanée à plusieurs échelles est souvent indispensable pour comprendre,ou mettre en évidence, certains mécanismes impliqués dans la dynamique (Darracq, 1992 ; Rescia, 1997). Lorsqu'on souhaite se placer à l'échelle régionale, on se heurte à un problème d'acquisition de données. En effet la zone d'étude peut représenter un territoire de plusieurs centaines de kilomètres carrés ce qui rend difficile la récolte d'informations par les méthodes d'échantillonnage classiques. Les photographies aériennes et les images satellitales offrent la possibilité d'obtenir, à cette échelle, de telles informations pour un coût relativement modeste par rapport à la précision des données acquises. La dimension temporelle est classiquement obtenue soit par des dispositifs de suivi permanents qui sont relativement rares et coûteux, soit par des méthodes indirectes basées sur l'analyse comparée des structures et du fonctionnement d'écosystèmes d'âges différents. Les photographies aériennes et les images satellitales donnent accès à la dimension temporelle grâce à la répétition, à intervalles de temps réguliers, de prises de vue au dessus d'un même point du sol. La combinaison sur un même support des échelles spatiale et temporelle, fait des photographies aériennes et des images satellitales des outils a priori très intéressants pour une étude directe de la dynamique de la végétation. La connaissance des caractéristiques des outils qu'on est susceptible d'utiliser est indispensable afin de choisir celui qui est le mieux adapté à la problématique choisie. Elle permet également de connaître leurs limites. C'est pourquoi la première partie de ce rapport sera consacrée à la présentation des photographies aériennes et des images satellitales. Cette partie sera aussi l'occasion de présenter un outil d'exploitation de données spatialisée : le système d'information géographique (SIG). Nous verrons ensuite quels types de données adaptées à l'étude de la dynamique de la végétation peuvent fournir les photographies aériennes et les images satellitales dans le domaine spatial ainsi que dans le domaine temporel. Les informations ainsi acquises, bien que précieuses, peuvent s'avérer insuffisantes pour certains objectifs réclamant des données plus précises à l'échelle locale. Dans la troisième et dernière partie nous verrons comment une phase de terrain peut permettre de les compléter tout en les utilisant pour effectuer un plan d'échantillonnage. Nous nous limiterons à trois problématiques, l'estimation d'une variable caractéristique de la végétation à l'échelle de la région, l'étude de l'influence de différents facteurs sur la dynamique et la description des changements de la végétation.
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