Résumé :
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Le but de cette présente étude est d'apporter des éléments originaux concernant le déterminisme de la diapause prolongée, d'étudier le lien avec le génotype de l'insecte, le lien avec l'arbre hôte sur lequel l'insecte se développe et le lien avec l'environnement dans lequel le couple insecte ravageur et arbre hôte cohabitent. Ce travail s'appuie sur 7 publications et rapports. Seront fournis successivement : (1) une synthèse sur l'importance de la diapause prolongée chez les insectes des cônes et graines s'appuyant sur des données bibliographiques, notamment sur les travaux de Danks (1987) ceux de Tauber et al. (1986), ainsi que sur une synthèse récente sur les insectes des cônes et graines par Turgeon et al. (1994). (2) Une étude de l'influence de facteurs internes génétiques et non génétiques incluant, d'une part, l'étude de la variabilité génétique intrapopulation, intraspécifique et interspécifique au sein deu genre Megastitmus et, d'autre part, une étude de la transmission parentale du caractère diapause prolongée. (3) Une étude de l'influence sur la levée de diapause de facteurs environnementaux liés aux relations insecte-graine et aux conditions climatiques. En conclusion, les différentes stratégies évolutives adoptées par les insectes des cônes et graines, ainsi que la possibilité de généraliser notre étude à d'autres modèles seront discutées. Une étude du polymorphisme enzymatique n'a pas révélé de variabilité évidente entre individus à développement immédiat et à diapause prolongée pour lesquels il n'existe pas de barrière reproductrice. En revanche, les espèces inféodées à différents hôtes sont bien différenciées : Abiétacées, Cupréssacées, Angiospermes. Les expériences de croisements entre différents types d'individus suggèrent un contrôle maternel de la diapause prolongée, les couples sortant de diapause prolongée ayant tendance à donner une descendance sans diapause émergeant l'année suivant la ponte, et inversement. La descendance d'une femelle vierge parthénogénétique comporte les deux catégories de descendants (avec et sans diapause), mais les proportions varient en fonction du type parental, de l'année et de l'arbre. L'étude des facteurs environnementaux liés à l'arbre a montré que le taux de diapause prolongée ne varie pas significativement avec la disposition des graines dans le cône. Cependant, le nombre d'individus prolongeant leur diapause de plus d'un an apparaît significativement plus important pour les larves ayant infesté des graines non fécondées, que pour les larves issues de cônes pollinisés. Des traitements fructifères hormonaux entraînent une diminution du taux de diapause prolongée des larves en développement sur les arbres traités lorsque ces substances induisent de façon concomitante une augmentation de la fructification. L'étude des effets d'un précurseur de l'hormone juvénile, le farnésol, a montré que les larves en diapause prolongée semblent insensibles à cette substance. Bien qu'elles jouent sur la diapause classique, des variations importantes de photopériode et de température ne semblent pas affecter la levée de diapause prolongée. Les expériences suggèrent que les larves perçoivent le changement de longueur du jour au travers du tégument de la graine La diapause prolongée chez Megastigmus spermotrophus pourrait correspondre à des stratégies mixtes mises en place au cours de l'évolution, dans lesquelles des décisions génétiquement programmées sont prises en accord avec les conditions du milieu.
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