Résumé :
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Forgée dans le champ technique pour que se développe la sensibilisation des populations aux dangers qui les menacent, la notion de culture du risque paraît, en effet, faire référence à la culture traditionnelle des riverains de la source de risque. Elle a été produite par des individus, des organisations, habitués à raisonner dans une logique sectorielle, au sens que l'on donne à ce terme quand il s'agit de décrire une organisation administrative. Le " monde des riverains ", dont il est plus particulièrement question dans cet ouvrage, est à l'inverse enraciné dans l'expérience personnelle et subjective de chacun, dans une perspective de temps long, à l'échelle d'une vie. Il est donc étranger à une approche strictement technique ou réglementaire, centrée sur le temps court et manipulant des éléments - apparemment - atemporels. Il intègre par ailleurs une grande quantité d'éléments relevant de la vie quotidienne, et touchant à l'environnement spatial et social. Cette double logique, ici appréciée à l'aune d'une situation concrète, montre qu'un usage non contrôlé (ou trop banalisé) de la notion de culture du risque pourrait empêcher la compréhension des situations concrètes - compréhension sans laquelle la gestion proprement dite du risque peut se révéler inopérante ou décalée. Comme quoi à trop en faire on détruit parfois ce que l'on veut protéger !
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