Résumé :
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Depuis l'application de la décentralisation, les transferts de pouvoir tendent à lier étroitement les différents décideurs et acteurs locaux dans les prises de décisions territoriales. Aujourd'hui, il existe une volonté sociale et politique de maîtriser et de réorienter la gestion du territoire vers une politique de préservation environnementale, de réhabilitation du paysage dans un respect d'équité sociale. La question du paysage est un volet déterminant du décisionnel territorial. La notion de territoire nous renvoie le paysage comme un artefact du construit social. Le paysage est devenu un critère fondamental de l'identité territoriale et du développement local. Ces espaces offerts à la vue sont la transcription d'un héritage social et culturel. Le paysage résulte de composantes contingentes « naturelles » et anthropiques, actuelles comme anciennes. Il est évident qu'à l'évocation de ce paragdime, sa gestion va de pair avec la protection des écosystèmes et de la biodiversité où coexistent dynamiques naturelles et anthropiques. Révélateur de l'impact visuel de l'action sur l'environnement, il est devenu un support d'analyse privilégié pour les aménageurs. Le contexte actuel de développement territorial local fait apparaître un intérêt certain des acteurs pour la prise en compte des ressources territoriales par le développement d'outils de représentation spatiale. Dans cette démarche que l'on peut qualifier de participative, les outils informatiques prennent une nouvelle dimension : les modélisations paysagères deviennent des objets intermédiaires, susceptibles de faciliter la constitution de scénarios et de protocoles d'accord autour du projet. Néanmoins, l'opérationnalité de ces outils très sophistiqués reste faible dans la conduite de projets territoriaux. Notre recherche s'appuie sur l'étude de plusieurs projets d'aménagement territorial situés en milieu périurbain. Ces espaces, aux limites d'un urbain relativement dense, génèrent d'importants enjeux fonciers et des conflits d'usage. Ils sont le produit des processus de métropolisation, rendus visibles par la transformation rapide du paysage traditionnel. Ces espaces en pleine mutation retiennent l'attention des planificateurs car ils sont porteurs d'innovations en matière de gestion territoriale et de nouvelles politiques publiques. L'accès à des régularités spatiales et dynamiques qui caractérisent les logiques sociales en action sur le paysage apporte les éléments nécessaires pour réaliser une modélisation du phénomène. Ainsi, notre intérêt s'est porté sur différents types de modélisations graphiques comme la production de chorèmes associant les processus sociaux, la modélisation de paysages réalistes et la simulation de croissance de végétaux couplant entités végétales 3D et SIG. Ces modélisations sur la dynamique périurbaine vont servir à construire des scénarios stratégiques et appropriés illustrant, dans la conduite du projet territorial, les relations qu'entretiennent les acteurs avec les différentes fonctions du paysage. Notre objectif est d'expliciter la démarche modélisatrice du paysage dans un contexte de recherche/action et d'en apprécier la pertinence pour la prise de décision par les gestionnaires. Les méthodes et la configuration des outils de représentations ont été optimisées afin de produire la connaissance nécessaire et l'illustration des structures paysagères héritées des dynamiques spatiales qui s'y associent. Cette logique d'intégrer les outils de représentation spatiale dans les débats territoriaux nécessite de les rendre plus ergonomiques, donc appropriables.
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