Résumé :
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L'environnement durable et transport aérien, le sujet est épineux et porteur de polémiques. Sans doute est-ce pour cela qu'il a occupé une telle place au colloque organisé par François-Michel Gonnot, député de l'Oise et président de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'avenir du transport aérien. Au coeur des préoccupations du député, la question était de savoir si à l'heure actuelle, les revendications des riverains étaient suffisamment prises en compte. Revendications qui touchent aux nuisances sonores, à la pollution et au respect de l'environnement. Au cours de ses nombreuses missions, François-Michel Gonnot a pu constater avec regret "l'énorme dégradation des relations entre les riverains et les acteurs du transport aérien". Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l'Essonne remarque quant à elle, que nous sommes à "une période charnière où la recherche d'un accord est crucial", les incompréhensions et les non-dits entre les uns et les autres étaient aujourd'hui trop lourds à porter. Pendant des années, l'approche des nuisances était "basique". "Le bruit était assimilé au confort, donc au luxe. Cela n'est plus le cas aujourd'hui, reconnaît Nathalie Kosciusko-Morizet, les nuisances sonores, les pollutions chimiques n'ont plus seulement un impact sur le confort, mais également un impact sur la santé". Dans la salle, nombreux sont ceux à opiner du chef, marquant ainsi leur ras-bol et leur exaspération. "Il y a une grave crise aujourd'hui. On ne peut pas dire que tout est réglé et que les nuisances baissent" entend-on. Ceux qui sont montrés du doigt tentent une défense. "Prenons l'exemple de l'A380 ce n'est pas moins de bruit, c'est pas pour autant plus de bruit, mais ça emporte plus de monde" explique Philippe de Saint-Aulaire, responsable des affaires environnementales d'Airbus qui s'attire aussitôt les foudres de la députée de l'Essonne, "j'ai bien peur que cela ne soit pas très audible pour les riverains". Re-réponse de Philippe de Saint-Aulaire, "la fréquence des avions participe aussi à la nuisance, la réduction du nombre d'avions réduira donc la nuisance". Dont acte. Dans un tel brouhaha, Pierre Graff, président d'Aéroport de Paris a tenté de faire entendre sa voix et parler son expérience. Aujourd'hui, "il ne s'agit plus de négocier avec les riverains mais bien de renouer le dialogue. Il faut expliquer, informer et s'écouter" remarque-t-il avant de poursuivre, "Nous devons inventer un monde concertatif où tout le monde pourra dialoguer". Justement dans ce domaine et pour trouver une forme d'équilibre entre la plate-forme aéroportuaire et les riverains, Lionel Lassagne, directeur délégué au développement durable de l'Aéroport Lyon Saint-Exupéry s'y entend. Un dialogue entre les protagonistes qu'il croit possible. Trois présupposés sont cependant nécessaires. "Nous devons considérer que les revendications des riverains sont légitimes, c'est déjà une révolution culturelle pour nous professionnels ; ensuite, en interne nous devons porter le risque environnemental comme une stratégie d'entreprise et y mettre les moyens ; enfin, nous devons être innovants, rien n'est inscrit dans le marbre" explique un Lionel Lassagne sûr de son fait. Des propos apaisants pris à leur juste mesure par le public. Aussi, François Goulard, le secrétaire d'Etat aux Transports et à la Mer venu conclure le colloque, a insisté sur le fait que "tout le monde doit être convaincu de la bonne foi de chacun". Plus facile à dire qu'à faire.
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