Résumé :
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L'ouvrage montre que la catégorie de patrimoine commun n'émerge en tant que telle qu'au cours des années 1960, comme pendant de la crise de la Modernité. Elle renvoie aux nouvelles lignes de tension entre les univers marchands et non marchands, aux menaces que les déséquilibres entre ces deux logiques font peser sur l'existence dans le temps et dans l'espace de certains groupes et entités, et aux problèmes d'organisation de leur cohabitation, que ce soit dans le domaine de la culture, de la nature ou du lien social. En mobilisant des approches juridiques, sociologiques et économiques critiques, il est possible de repérer le travail de composition et de décomposition d'une pluralité de patrimoines, ainsi que la nécessité de stratégies de patrimonialisation, là où certains ne voudraient voir que des schémas de reproduction monétaire et des rapports marchands. Quelle que soit la nature des objets qui le composent, le patrimoine joue le rôle d'un opérateur : il sélectionne et institue un ensemble d'objets qui, dans leur unité, seront porteurs de l'identité de leur titulaire. Réinventer le patrimoine pour en faire un instrument de compréhension et d'action, c'est alors cesser de l'identifier à un capital formel pour en faire une caractéristique substantielle de la reproduction des sociétés
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