Résumé :
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Les systèmes de veilles et d'alertes (Institut de Veille Sanitaire, Direction Générale de la Santé ) n'ont pas su faire face à la canicule, crise qu'ils ont tardé à identifier. Les symptômes étaient peu lisibles et sujets à caution, les canaux informatifs étaient inhabituels, bref le phénomène était hors-cadre. Pourtant des précédents d'une moindre ampleur existaient(1), leurs prises en compte auraient permis une plus grande réactivité et efficacité face à la situation. Cependant, les systèmes de veilles et d'alertes ne sont prévus que pour traiter des crises « normales », c'est-à-dire des évènements qui ont déjà été affrontés et dont on a retiré une expérience. Pour Lagadec, s'il ne fait aucun doute que, grâce au retour d'expérience, le système sanitaire français peut maintenant affronter de nouvelles canicules, en revanche, ce système n'a retiré aucun enseignement en terme de gestion de crise non-conventionnelle en général. Si le diagnostic est bien établi (déni face à une situation incompréhensible, hiérarchisation rigide, défense des frontières professionnelles ), les solutions proposées ne sont que peu développées ici et laissent perplexes quant à leur application, se résumant souvent à une simple formule : il faut s'entraîner à faire face à l'imprévisible. Même si l'auteur s'en excuse, tout en la justifiant par des visées pédagogiques, cet exercice pratique d'analyse des rapports d'expertise et de gestion de la crise est quelque peu fastidieux à la lecture. Malgré tout, cela n'enlève rien à l'intérêt de cette dissection d'une crise, et c'est avec impatience que nous attendons maintenant l'ouvrage théorique qui fera l'analyse et la synthèse des nombreux matériaux empiriques récoltés par l'auteur
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