Résumé :
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Ce livre explore les liens entre trois grands processus : la mondialisation de l'économie ; la polarisation spatiale croissante au profit des zones les plus développées, des grandes métropoles en particulier ; les mutations profondes des modes d'organisation de la production, saisies ici au plus près de leur génèse concrète dans les entreprises. Au départ, un immense paradoxe : incomparablement plus fluide, l'économie mondiale semble se resserrer de plus en plus autour d'un réseau-archipel de grands pôles. Et elle reste profondément ancrée dans les territoires. Pour en rendre compte, l'ouvrage combine deux registres : une étude des tendances à grande échelle de la "globalisation" ; une analyse détaillée des nouvelles formes de production, de la rupture avec le taylorisme, du développement des coopérations intra et interfirmes, marchandes et non marchandes, comme conditions de la compétitivité. Le rôle du territoire, à partir de là, est radicalement redéfini : les coûts de la distance n'ont plus qu'un rôle marginal, les effets importants sont relationnels, socio-historiques. Ce livre éclaire ainsi des problèmes cruciaux de notre société. Il s'oppose au discours pessimiste sur les "délocalisations", mais souligne les risques de la nouvelle géo-économie : montée des inégalités, minant la cohésion sociale qui est, plus que jamais, au coeur de la compétitivité ; dictature du court terme, incompatible avec les besoins de mémoire et de lenteur des personnes et des entreprises.
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