Résumé :
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Les économies développées ont bénéficié d'un "âge d'or" certain dans les décennies d'après-guerre, au cours des années 1950 et 1960 et dans la première moitié des années 1970. C'est âge d'or est terminé. Depuis la dépression des années 1970, les moments de reprise qui surviennent se font dans un contexte de chômage élevé, de salaires réels stagnants, d'inégalités de profit entre les entreprises. Le développement des économies repose aujourd'hui sur une gigantesque collection de produits, sur leur diversité et leur renouvellement incessant. La prolifération des produits manifeste la pluralité des mondes possibles selon lesquels travailler, produire et échanger. Ces mondes de production sont organisés autour de conventions qui permettent aux personnes de trouver des cadres d'action économique communs et cohérents. Ces conventions spécialisent régions et nations dans certains produits et leur donnent ainsi une identité propre. Mais la pluralité des mondes possibles transforme la croissance en un processus incertain, réversible et, surtout, reposant sur l'engagement des acteurs économiques. Aussi, la politique économique, pour révéler les sources de croissance, doit-elle avoir pour principe de soutenir les acteurs dans leur capacité à développer des mondes réels de production, non de se substituer à eux. Ce livre explore la variété de ces mondes réels et de leurs institutions, à partir d'une enquête empirique approfondie auprès d'entreprises et de territoires appartenant à trois pays: la France, les Etats-Unis, l'Italie. Il tente de relever les défis, communs à l'ensemble des sciences sociales, auxquels les évolutions en cours confrontent la théorie économique: s'écarter de la définition a priori de modèles optimaux; rendre compte de la pluralité des arrangements institutionnels; respecter enfin la multiplicité des dimensions (historique, sociale, juridique, politique) qu'implique toute action économique.
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