Résumé :
|
Dans le présent travail nous avons testé l'hypothèse de "convergence" selon laquelle les communautés soumises aux mêmes contraintes envrionnementales convergent vers une structure commune. Nous avons choisi comme modèle les poissons des cours d'eau tempérés et tropicaux de quatre régions zoogéographiques : Europe (France), Amérique du Nord (USA), Amérique du Sud (Bolivie) et Afrique (Gabon). Pour atteindre notre objectif, des comparaisons locales, régionales et intercontinentales des communautés de poissons ont été menées entre différents sites et entre différents cours d'eau en étudiant leurs caractéristiques écomorphologiques et leur structure trophique. Les résultats montrent que l'organisation locale des communautés résulte de la combinaison de processus locaux et régionaux, abiotiques et biotiques, et s'inscrit par conséquent dans un contexte historique et biogéographique. A l'échelle locale nous avons pu montrer que certaines guildes trophiques peuvent être ^rédites à partir de quelques attributs morphologiques. Par ailleurs, la richesse des communautés de poissons et leur structure trophique se sont avérées substantiellement convergentes d'une région à l'autre : le pourcentage d'espèces omnivores augmente. Néanmoins, à position égale des sites sur le gradient longitudinal, les guildes herbivores/détritivores et piscivores, présentes dans les cours d'eaux européens et nord-américains, sont pratiquement absentes des cours d'eaux européens et nord-américains étudiés, peut-être en raison de différences en énergie disponible entre les systèmes tempérés et tropicaux. Ces résultats seront certainement utiles aux décideurs pour les aider à mettre en oeuvre des plans de conservation et de gestion des systèmes lotiques.
|