Résumé :
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Dans une écriture simple et pédagogique Robert Frodeman présente ici une analyse méthodique des fondements théoriques et pratiques de la « disciplinarité », de « l’interdisciplinarité » et de ce qu’il nomme la « dédisciplinarité ». Fondée sur la recherche d’une connaissance infinie, la disciplinarité, avec des savoirs surabondants, prend le risque de l’inefficacité sociale et de l’obsolescence. Si l’interdisciplinarité et la transdiciplinarité manifestent une prise de conscience de la finitude des connaissances, l'auteur en remet en cause la valeur heuristique et la portée sociale. Selon lui, une dédisciplinarité sera nécessaire à la mise en œuvre d’une théorie pratique de l’interdisciplinarité, en phase avec les problèmes critiques entre le naturel et le social que connaît la société américaine. En épilogue, pour soutenir cette théorie de l’interdisciplinarité, l’auteur nous livre un récit autobiographique et épistémologique de son itinéraire personnel marqué par l’indiscipline. Cet ouvrage est une réflexion sur le sens de l’interdisciplinarité pour un meilleur rapport entre sciences et questions de sociétés. L’auteur y fait un diagnostic des maux dont souffre toute la production universitaire à l’heure où sonne le tocsin de la disciplinarité : une crise de surproduction des travaux de recherche, un manque d'intérêt général de la part du public, combiné à un défaut évident d’applicabilité sociale et une dégradation du statut social qui frappe tous les chercheurs, en sont les principaux symptômes. L’auteur souhaite convaincre le lecteur de la nécessité de se « dédisciplinariser » pour construire des connaissances sur les problèmes complexes et encore irrésolus, dans le domaine de la santé comme dans celui des multi crises, dont celle du changement climatique. L’ouvrage a déjà été publié en langue anglaise aux éditions Palgrave en 2014. Il constitue un point de vue anglophone que les scientifiques francophones et leurs étudiants trouveront avantage à connaître.
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