Résumé :
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Botrytis cinerea, agent de la pourriture grise, cause des pertes importantes dans les vignobles. La gestion des risques de résistance nécessite d'y caractériser les différents phénotypes de résistance vis-à-vis des fongicides et de comprendre les mécanismes impliqués. Nous avons confirmé la présence de 2 phénotypes de résistance aux benzimidazoles, l'un est sensible aux phénylcarbamates et l'autre résistant, et d'un phénotype de résistance aux dicarboximides. Le déterminisme génétique de chaque phénotype est monogénique. Nous avons caractérisé un phénotype de résistance au fenhexamid, dont le déterminisme génétique n'a pu être étudié faute de croisements fertiles, et un phénotype de sensibilité au cymoxanil, dont le déterminisme génétique est monogénique. Pour les anilinopyrimidines, nous avons caractérisé un phénotype de résistance élevée (AniR1) et 2 phénotypes de faible résistance (AniR2 et AniR3) présentant une résistance simultanée à des composés appartenant à des familles chimiques différentes. Ainsi AniR2 est résistant aux phénylpyrroles tandis qu'AniR3 est résistant aux inhibiteurs de la 14α-déméthylation des stérols (IDMs) et au fenhexamid. Le déterminisme génétique de chacun des phénotypes AniR est monogénique. Pour les souches AniR1, nous avons écarté les hypothèses d'une mutation ponctuelle de la cible potentielle des anilinopyrimidines (la cystathionine β-lyase), d'une détoxication et d'une réduction de l'accumulation de ces fongicides. Pour les souches AniR2 et AniR3, les cinétiques d'incorporation d'une anilinopyrimidine et d'un IDM ont montré un influx passif et un efflux actif de fongicide. Nous avons mis en évidence une réduction de l'accumulation de cet IDM dans les souches AniR3 et testé l'hypothèse d'un mécanisme du type MDR en étudiant l'expression de 2 transporteurs-ABC dans les souches sensible et AniR3 traitées ou non. Dans un cas, l'expression est constitutive alors que dans l'autre cas, elle est fortement induite dans les souches traitées.
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