Résumé :
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Pour lutter contre le mildiou de la vigne (Plasmopara viticola), le cuivre est largement utilisé comme fongicide en viticulture depuis plus d'un siècle. D'importantes quantités de cuivre ont ainsi été apportées sur les parcelles viticoles et se sont accumulées dans les sols. Dans l'horizon supérieur (0-15 cm) de 25 sols viticoles de l'Hérault, des teneurs en cuivre comprises entre 31 et 251 mg.kg−1 MS ont été observées, alors que des sols témoins forestiers situés à proximité ne contenaient que de 14 à 29 mg.kg−1 MS de cuivre. Dans les sols viticoles, le cuivre à tendance à s'accumuler en surface, mais de fortes accumulations en profondeur (30-60 cm) ont également été observées dans des sols de cailloutis. La biodisponibilité du cuivre dans les sols a été définie comme l'aptitude du cuivre à être absorbé par une plante. Cette biodisponibilité (estimée par les teneurs en cuivre racinaire) dépend essentiellement des teneurs totales en cuivre et de la capacité d'échange cationique du sol, elle peut être aussi importante sur sols calcaires que sur sols acides. Les méthodes d'extraction en présence d'un complexant organique (EDTA, DTPA) et la méthode d'extraction à l'acétate d'ammonium 1M sont les plus adaptées pour évaluer la biodisponibilité du cuivre. Dans les sols viticoles étudiés, la phytotoxicité du cuivre s'observe essentiellement sur des sols acides (pHeau ≃ 5) et sableux, présentant cependant des niveaux de contamination cuprique relativement peu élevés (Cutotal ≃ 170 mg.kg−1 MS). La première conséquence pour la flore sauvage de l'accumulation de cuivre dans les sols viticoles est une augmentation (d'un facteur 2 à 3) des teneurs en cuivre des parties aériennes des plantes poussant sur ces sols. Pour 5 espèces de plantes sauvages, une expérimentation réalisée à partir d'un gradient artificiel en cuivre a montré que l'augmentation des teneurs en cuivre dans les sols était responsable d'un retard de croissance des plantes se traduisant par un décalage de la période de floraison et de fructification. Suivant l'espèce considérée, les effets phytotoxiques du cuivre peuvent modifier ou non les efforts reproductifs des plantes.
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