Résumé :
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Cette étude, porte sur l'origine, les mécanismes d'altération et la conservation des pierres mises en uvre, de deux monuments historiques du Finistère: la Basilique Notre-Dame du Folgoët et l'église Saint Nonna de Penmarc'h. Une étude minéralogique et géochimique montre que le granite mis en uvre dans l'église Saint Nonna de Penmarc'h provient d'une carrière exploitant le granite de Pont l'Abbé sur la commune du Guilvinec. Les kersantites, grossière et à grain moyen, de la Basilique Notre-Dame du Folgoët ont été respectivement extraites des filons de Kerzanton en Lopheret et de l'Hôpital-Camfrout. Nous avons également abordé le problème de la technique de fabrication du mortier de blocage de l'église Saint Nonna de Penmarc'h, par la fabrication de mortiers expérimentaux et la simulation thermodynamique. Ceci nous a permis de montrer que ce mortier était de type «béton romain», fabriqué à partir d'un mélange de chaux et de kaolin. Les paramètres mécaniques (résistance à la compression) montrent que le granite de Penmarc'h est peu résistant du fait de la présence de nombreuses fissures. Ces mêmes paramètres ainsi que les paramètres pétrophysiques des deux faciès de kersantite ont également été mesurés. Les résultats obtenus montrent que ces roches se caractérisent par une cinétique d'imbitition très lente et un assèchement du matériau au niveau d'un front d'assèchement situé à l'intérieur du bloc. Dans le cas de l'église Saint Nonna de Penmarc'h nous avons pu mettre en évidence trois types d'altération: la desquamation des parements extérieurs, la désagrégation sableuse des parements intérieurs et le dépôt de concrétions de calcite sur ces derniers. En ce qui concerne la Basilique Notre-Dame du Folgoët, l'altération la plus importante est la desquamation de la kersantite grossière. Les parements intérieurs de l'église Saint Nonna de Penmarc'h présentent un taux d'altération élevé, 10 cm en 400 ans, qui s'explique par le climat océanique, la proximité de l'océan et par le mauvais entretient de l'édifice. La kersantite grossière a également subit des vieillissements artificiels puis a été traitée. Les éprouvettes ont été analysées par des techniques chimiques et physiques (mécaniques et pétrophysiques). Les résultats obtenus montrent que le RC 90 est le meilleur produit consolidant et il pourra être utilisés par l'Architecte en Chef des Monuments Historiques dans le cadre d'une campagne de restauration de la statuaire de la Basilique Notre-Dame du Folgoët.
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