Résumé :
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La mort n'est pas notre métier est un livre sur les éleveurs, les animaux d'élevage et le monde de la campagne. Dès la première ligne, on plonge au cœur de ce monde étrange, aujourd'hui si méconnu : "Piggy est un verrat souffleur idéal. Sa fonction est mal de stimuler les chaleurs des truies..." Certes, mais nous apprenons aussitôt que Piggy est une machine à piles et comprenons que cet essai, au-delà de son immense savoir sur la vraie vie des campagnes, va nous amener à une réflexion sur ce que nous avons fait de l'animal et, au fond, sur ce que nous faisons du vivant - avec nos animaux d'élevage, mais aussi avec nous-mêmes.
Jocelyne Porcher est une chercheuse scientifique passionnée par l'élevage ; elle a rencontré de très nombreux éleveurs - elle les cite abondamment -, elle les a écoutés, vus travailler, s'interroger, vivre. "Ses" éleveurs travaillent pour la vie de leurs bêtes, mais pour la nôtre aussi, puisqu'ils nous nourrissent. Mais, paradoxalement et de plus en plus, ils sont envahis par la mort, le mal-être d'un élevage sans cesse plus intensif, traversé par des crises terribles comme celle de la vache folle ou de la tremblante du mouton. Alors, ils veulent nous rappeler que la mort n'est pas leur métier. Que les conditions de production qui leur sont imposées ont bouleversé la vie des bêtes et leur métier d'éleveur, le bien-être de l'animal et la noblesse du métier d'éleveur étant inséparables. Nous l'avons peut-être trop oublié. Un livre riche, écrit comme un récit, nourri d'informations et d'observations précises, et en même temps un livre qui oblige à réfléchir sur la vie - la leur, la nôtre.
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