Résumé :
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Les approches classiques de l’engagement se sont principalement intéressées à ses déterminants, rapportés à des variables sociodémographiques, des dispositions, des vertus ou des rétributions, comme à autant de motifs déjà constitués en amont et extrinsèques à l’expérience de l’engagement. Or, les intérêts des personnes – et leur puissance d’agir elle-même – peuvent s’analyser comme des produits de l’engagement, pour peu qu’on le saisisse dans sa dimension temporelle, itérative et située. Envisagé comme expérience, il paraît indissociable d’une enquête menée à la fois sur soi et sur le monde, où les personnes interrogent autant leurs propres désirs et possibilités d’agir, que la vie commune qu’elles souhaitent cultiver ou voir advenir.
Ce volume rassemble une série de contributions théoriques et empiriques qui explorent des façons d’articuler souci de soi et souci du monde. Elles documentent la façon dont les engagements circulent entre différentes sphères de la vie et entre moments biographiques, en suivant les formes d’expérimentation auxquelles ils donnent lieu. Notre compréhension du rapport au politique s’en trouve enrichie, ressaisie depuis la trame des expériences de la vie commune faites en personne.
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