Résumé :
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Avec les évolutions actuelles des financements de la recherche qui s'accompagnent d'une contractualisation, de baisses de dotations des universités et laboratoires, ainsi que d'une forte professionnalisation des étudiants, les thèses sous conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre) se développent, notamment dans le champ des sciences humaines et sociales. Si ce dispositif est une opportunité pour les doctorants, il soulève un certain nombre d'enjeux et pose la question de l'hétéronomie de la pratique de la recherche. Du fait d'une situation de subordination et d'implication particulière dans laquelle est placée le jeune chercheur, il doit se construire une posture parfois délicate à tenir, de double socialisation, mais également de double contrainte. Il est ainsi au centre de deux mondes, parfois en grande tension, qu'il doit rassembler, accorder, et souvent faire dialoguer. Les retours sur enquêtes qui constituent cet ouvrage, enquêtes issues de plusieurs disciplines en sciences humaines et sociales, analysent les questions de posture, de négociation et d'implication qui s'imposent au doctorant au fil de sa recherche et dont il peut difficilement faire abstraction. Cet ouvrage défend ainsi l'idée que la thèse Cifre, si elle rejoint les problématiques qui peuvent être celles de tout chercheur impliqué sur son terrain d'enquête, agit comme un révélateur de questions épistémologiques en sciences humaines et sociales.
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