Résumé :
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Le paysage désigne « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels ou humains et de leurs interrelations dynamiques ». Plus politique que scientifique, cette définition issue de la Convention européenne du Paysage (2000), désormais introduite dans le droit français, correspond bien à la manière dont l’action paysagère est ici traitée. Le paysage devient ainsi une affaire de perception et un enjeu d’aménagement.
La posture de recherche adoptée dans ces pages n’est pas celle d’un praticien cherchant à convaincre que la démarche paysagère est la réponse pour conduire la transition environnementale dans les territoires. La réflexion se veut nuancée et distanciée car il s’agit de reconnaître et construire la controverse du paysage. Chacun voit bien en effet que cette question ne sert pas toujours l’intérêt général et que l’action paysagère est souvent ambivalente, y compris à l’égard de la transition écologique et énergétique. Aussi, l’approche développée dans cet ouvrage est moins prescriptive que descriptive, l’objectif étant de comprendre ce que les acteurs font avec le paysage, comment ils le font, les difficultés rencontrées, et comment les dépasser (ou non). Ce travail ne cible donc pas les paysages eux-mêmes mais les pratiques et les connaissances que les hommes ont de cette réalité. Sur un plan plus théorique, l’interrogation fondamentale porte sur la possibilité de reconnaître le paysage comme un actant des réalités sociales : non pas le considérer comme un acteur — car il est dépourvu d’intentionnalité — mais évaluer sa capacité à être un « embrayeur d’actions ». Cet ouvrage s’adresse autant aux praticiens de l’aménagement (paysagistes, urbanistes, architectes, naturalistes) qu’aux enseignants et étudiants de ces divers champs professionnels.
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