Résumé :
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Dans le monde entier, la tendance à créer des associations n'a jamais été aussi forte que dans les dernières décennies. Pour la France, les chiffres sont révélateurs. Les associations étaient 700 000 en 1990, avec 8 millions de bénévoles ; elles sont 1,5 million aujourd'hui pour 22 millions de bénévoles, auxquels s'ajoutent 1,8 million de salariés.Le phénomène associatif, malgré ce renouveau, reste sous-estimé. Certains critiquent la précarité du travail en son sein. D'autres prétendent le moderniser sur le modèle de l'entreprise. Quant aux gouvernements, ils le rabattent trop souvent sur sa fonction réparatrice.Pourtant, il inclut une dimension transformatrice qui renvoie à un principe démocratique fondamental : l'associationnisme. De grands auteurs comme Dewey, Habermas, Mauss ou Polanyi en ont décelé l'importance. Chacun à leur manière, ils ont décrit comment, dès le XIXe siècle, ce principe a été mis en oeuvre, prouvant que la démocratie excède la représentation, que l'économie ne se réduit pas au marché et que la solidarité déborde l'intervention de l'État.Tout en analysant les indéniables ambiguïtés de ce mouvement, le livre montre l'existence d'un regain de l'associationnisme. Si nous en tenons compte, nous pouvons voir différemment les crises actuelles et inventer d'autres actions pour les surmonter.Jean-Louis Laville est professeur du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), titulaire de la chaire d'économie solidaire, chercheur au Lise (CNRSCnam), chercheur associé au Collège d'études mondiales (Maison des sciences de l'homme). Il poursuit depuis de nombreuses années un travail sur les relations complexes entre associations et démocratie, jalonné par plusieurs publications, dont récemment Associations et action publique (avec Anne Salmon, Desclée de Brouwer, 2015), L'Économie sociale et solidaire. Pratiques, théories, débats (Points-Seuil, 2016), L'Association. Sociologie et économie (avec Renaud Sainsaulieu, Pluriel-Fayard, nouvelle édition...
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