Résumé :
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La mise en jachère, le boisement en plein ou l'agroforesterie (associant arbres et cultures sur une même parcelle), sont actuellement les rares solutions proposées aux agriculteurs pour respecter les directives de la Politique Agricole Commune. Si la mise en jachère, par son caractère réversible, n'entraîne qu'assez peu de transformations sur l'exploitation, l'alternative agroforestière et plus encore le boisement en plein, y provoque des changements importants Afin de comprendre pourquoi les agriculteurs ou les propriétaires fonciers décident de planter leurs parcelles, nous nous sommes intéressés aux plantations de noyers du Dauphiné. Lorsqu'ils décident de planter du noyer, les agriculteurs ont le choix entre trois alternatives : la noyeraie fruitière, la noyeraie à bois et un système intermédiaire, la noyeraie double fin. Dans le cas particulier de la noyeraie, il ne s'agissait pas de chercher à expliquer pourquoi l'agriculteur choisit ou non de boiser sa parcelle, mais, alors que la décision de boiser a été prise, essayer d'identifier quels sont les éléments susceptibles d'orienter l'agriculteur vers l'une ou l'autre des deux alternatives : verger ou double fin (la plantation de noyers à bois n'ayant pas été retenue comme matériel d'étude). L'enquête réalisée auprès d'une cinquantaine de personnes a permis de caractériser six groupes de planteurs. L'âge, le niveau de contraintes financières du ménage mais également la conception de la noyeraie dans l'exploitation ou dans l'environnement semblent être les variables déterminantes dans le choix de l'alternative. En fonction des individus, le poids relatif de ces variables est plus ou moins important et la noyeraie peut alors indifféremment être considérée comme une source de revenus, un placement de précaution destiné à la retraite, un patrimoine privé ou régional voire contribuer à l'amélioration de notre environnement visuel.
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