Résumé :
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La souche de bactérie auxiliaire de la mycorhization Pseudomonas fluorescens BBc6, isolée d'un carpophore de Laccaria laccata, stimule l'établissement de la symbiose entre le Douglas et ce champignon ectomycorhizien. Dans le but de comprendre son mode d'action mais aussi pour intégrer de façon raisonnée son inoculation aux programmes de mycorhization contrôlée du Douglas, nous avons étudié l'écologie de la souche BBc6 en serre et en pépinière. Nous avons comparé les caractéristiques phénotypiques et génotypiques de BBc6 à celles de 300 souches de Pseudomonas fluorescens isolées du sol nu, de la mycorhizosphère et des mycorhizes de Douglas-L. laccata dans un essai en pépinière. BBc6 appartient au biovar I des P. fluorescens et partage des caractéristiques phénotypiques communes à toutes les souches de P. fluorescens biovar I isolées de la mycorhizosphère et des mycorhizes. Elle est capable d'utiliser le tréhalose, sucre majoritairement accumulé dans le mycélium de L. laccata in vitro. Nous avons d'autre part étudié l'écologie de BBc6 grâce à l'utilisation d'un mutant spontané résistant à la rifampicine. La population bactérienne décroît dans le sol et la rhizosphère des semis de Douglas après l'inoculation. La bactérie n'est donc ni tellurique, ni rhizosphérique. Elle n'est pas non plus préférentiellement associée aux mycorhizes ni aux carpophores de L. laccata. Pourtant, la bactérie survit mieux en présence de L. laccata. La bactérie pourrait donc être associée au mycélium du champignon dans le sol et profiter des exsudats fongiques, comme le tréhalose par exemple. L'effet auxiliaire de la bactérie se manifeste trois à six semaines après la formation des premières mycorhizes, lorsque la densité bactérienne a déjà chuté d'au moins 1 000 fois. Il se manifeste également pour des doses d'inoculum bactérien aussi faibles que 10 ufc cm-3 de sol et permet de diminuer la dose d'inoculum fongique utlisée sans diminuer l'indice de mycorhization des plants.
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