Résumé :
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Chargé, il y a déjà quelques années, d'administrer une partie de la forêt d'Orléans, celle qui forme L'inspection de Lorris, je conçus bientôt le projet de faire la monographie de ce vaste domaine ; s'il ne présente pas les charmes de tous genres qui rendent si séduisante la forêt de Fontainebleau à laquelle j'ai consacré avec bonheur la première partie de ma carrière, si notamment sa pauvreté en beaux arbres touche au dénûment absolu (Le plus gros arbre de la forêt d'Orléans, un chêne, au canton de l'Etang-du-Gué- l'Évêque, n'a pas plus de 3m60 de circonférence mesurée à 1m33 du sol et 10 mètres de hauteur de tige utilisable pour la charpente. On a bien voulu nous communiquer les résultats d'un dénombrement général de tous les arbres de la forêt ayant 2 mètres de tout et au-dessus, opération qui vient seulement d'être terminée pendant que cet ouvrage était sous-presse ; il n'en a été trouvé, au total, que le nombre infime de 5,741 dont : 5,704. chênes, estimés pouvoir fournir 15,348 mètres cubes de gros bois de charpente, au volume réel, 30 hêtres, 2 ormes et 5 pins. ), il est cependant intéressant à plus d'un titre, et particulièrement pour moi, à celui que possède le malade vis-à-vis du médecin qui lui a prodigué ses soins. S'ai hésité cependant bien longtemps. Le sujet avait déjà été traité, et avec une richesse de documents à laquelle j'étais incapable de prétendre. M. de Maulde, dans son Etude sur la condition forestière de l'Orléanais, avait épuisé à peu près toutes les anciennes sources. Mais j'ai fini par me persuader que cette Etude ne dépassant guère le milieu du XVle siècle, il restait bien. des choses à dire, bien des faits à mettre en lumière ; qu'il se trouverait peut-être même, qui sait.? de rares épis à glaner dans le champ ancien pourtant si bien moissonné ; et quitte à emprunter, pour les premières pages de chacun de mes chapitres, quelques gerbes déjà engrangées, je me suis mis à commencer l'histoire entière de la forêt d'Orléans, histoire que j'ai continué jusqu'au jour où ce livre parait. S'ai pris d'abord connaissance de la littérature de mon sujet, c'est-à-dire j'ai lu tous les ouvrages imprimés ou manuscrits, que j'ai pu me procurer, ayant trait, de près ou de loin, à celui-ci. J'ai consulté les Archives départementales, qui m'ont fourni de nombreux documents, spécialement pour la période s'étendant de la Renaissance à la Révolution. Enfin, j'ai trouvé dans les Archives des inspections forestières de Lorris et d'Orléans tous les renseignements que je pouvais désirer relatifs à notre siècle, et même, du moins à Lorris, un certain nombre de pièces des XVII e et XVIII e siècles, d'autant plus intéressantes que la plupart son inédites. Se n'ai pas eu la prétention de faire une oeuvre d'imagination, ni même une oeuvre littéraire, mais un simple recueil méthodique de ce qui concerne la forêt d'Orléans. Ceux qui s'occupent d'elle, à un titre quelconque, administrateur, riverains, promeneurs, simples curieux, trouveront parfois, j'espère, dans ce volume, une utile réponse aux questions qu'ils peuvent avoir à se poser ; peut-être même un lecteur bienveillant voudra-t-il en parcourir entièrement quelques parties. Là se borne toute mon ambition.
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