Résumé :
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La forêt française sera confrontée au cours du 21e siècle à des défis majeurs. Elle devra s'adapter si elle veut résister au changement climatique, ce dès la première moitié du siècle alors que les effets ne seront vraiment sensibles que dans la deuxième moitié. La société a devant elle des choix à faire dans la gestion du territoire et des ressources naturelles entre l'alimentation, l'énergie et le bois matériau. Cela dans un contexte incertain mais aussi avec des tendances lourdes comme la croissance de la demande mondiale de tous produits. Cinq scénarios d'évolution de la forêt, de ses produits et de ses services à l'horizon 2050- 2100 ont été développés par le Conseil général de l'agriculture, de l'alimentation et des espaces ruraux du Ministère de l'agriculture et de la pêche. La forêt française n'a pas toujours occupé les 160 000 km² actuels. Les scénarios montrent l'étendue de l'espace du possible : « tout pour l'énergie », « tout pour le développement durable », « tout pour l'alimentation », « concurrence alimentation-énergie », « les friches forestières ». Quelques constantes ressortent de la déclinaison de ces scénarios en termes de stratégie de filière et de politique forestière. C'est ainsi que la réglementation foncière et les documents d'aménagement du territoire et d'urbanisme pourront jouer un rôle majeur dans un contexte de redéploiement de l'utilisation des sols. Dans tous les scénarios, les travaux de régénération des forêts devraient être importants, soit par anticipation, soit par nécessité. Le rôle de la recherche est essentiel pour la sauvegarde de la biodiversité et pour la mise au point des matériels forestiers de reproduction afin de préparer la forêt de l'avenir. A contrario, les priorités qu'imposera la demande sociale à la mobilisation de la ressource ou à la protection de la forêt apparaissent plus contrastées. L'évolution du secteur industriel et le poids des différents acteurs sont également très variés. La mobilisation de la ressource permettrait de dégager les moyens utiles au financement de ces évolutions. Mais un désintérêt du corps social et des pouvoirs publics pour la forêt ne manquerait pas de se traduire à terme, pour l'ensemble des scénarios mais à des degrés divers, par des coûts économiques et environnementaux et des besoins de fonds publics accrus. Il n'est pas certain que la société puisse alors les assumer.
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