Résumé :
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Nous avons étudié les impacts du paysage sur l'avifaune commune forestière dans cinq massifs domaniaux de plusieurs milliers d'ha (situés au sein du Parc Naturel Régional du Perche, Orne (61)), cartographiés sous SIG, et dont les oiseaux communs ont été répertoriés à l'aide de 718 points d'écoute. Seuls les oiseaux référencés à moins de 100 mètres ont été retenus afin de les mettre en relation avec les données paysagères présentes dans un rayon de 100, 250 et 500 m. Des analyses au niveau communautaire (richesse spécifique, indices de spécialisation et de tolérance thermique de la communauté) et spécifique ont été réalisées via des modèles GAM prenant en compte l'autocorrélation spatiale. Notre étude indique que l'avifaune obéit essentiellement à des déterminants à l'échelle des territoires (100 -250 mètres). L'évolution de la richesse spécifique en succession de pins est très proche de celle observée en succession de chênes, mais diffère sensiblement de celle des autres résineux. Les indices de spécialisation et de tolérance thermique sont maximaux dans les jeunes et vieux stades, les deux indices étant corrélés (les espèces spécialistes tendent à être moins tolérantes climatiquement). Il se dégage l'idée que l'impact de l'essence croît avec le vieillissement du peuplement. Notre étude indique que le débat sur l'impact de l'essence dominante ne se réduit pas à une opposition feuillu/conifères et que structure et composition des peuplements jouent de concert sur l'avifaune commune. Un raccourcissement des cycles sylvicoles ne ferait qu'accélérer le déclin des espèces les plus spécialisées et donc l'actuelle banalisation de l'avifaune française.
We studied the impacts of landscape on common birds in five forests over one thousand ha in western France, using 718 point counts and GIS. We tested the relationship between birds recorded within 100m from the observer and landscape data calculated at 100m, 250m and 500m around the point. Analyses at the community (specific richness, community specialization and thermal range indexes) and specific levels were conducted using GAM models to account for spatial autocorrelation. Our study showed that the avifauna primary responds to local habitat characteristics (100 -250 m). Changes in specific richness along pine and oak successions were very similar, but differed from other coniferous trees. Bird communities were most specialized and with smallest thermal range in early and old forest stages (specialist species tending to be less climatically tolerant). The impact of tree composition became more important as trees got older. Our study indicates that the debate of the impact of the main species on birds is not simply an opposition between broadleaves and coniferous trees and that both stand structure and tree composition influence common avifauna. Shortening forest cycles would accelerate the decline of the most specialized species and thus the current French avifauna vulgarizing.
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