Résumé :
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L'objectif d'une baisse significative de la perte de biodiversité d'ici à l'horizon de 2010 nécessite d'identifier les leviers sur lesquels les gestionnaires d'espaces naturels pourront agir, ainsi que des outils avec lesquels évaluer leur gestion. Nous proposons dans cette communication d'utiliser la notion de gradient écologique comme outil dans ces deux optiques. Le but est alors d'identifier quels gradients écologiques influencent quelles parties de la biodiversité dans quelles conditions écologiques. Suivant une réflexion antérieure (Gosselin and Gosselin 2004), nous proposons pour répondre à cette question de distinguer une phase de test d'hypothèses a priori spécifiant (i) parmi un ensemble de gradients écologiques, les gradients écologiques les plus influents sur une partie de la biodiversité précisée ; et (ii) les réactions attendues de la biodiversité au gradient ; d'une phase de génération de nouvelles hypothèses. Nous appliquons cette méthode au cas de Coléoptères carabiques en forêt en comparant différents indicateurs, décrivant soit l'abondance des essences dans la placette de relevés, soit la richesse en essences associée à l'abondance totale, soit l'abondance totale. Notre hypothèse générale est que le modèle d'abondance entre essences donne de meilleurs résultat que le modèle comprenant la richesse en essences, questionnant ainsi certains des indicateurs de gestion durable utilisés en Europe. Nous définissons aussi des hypothèses sur le sens de effets. Globalement, le meilleur modèle est pour les carabes de milieu ouvert le modèle "abondance d'essences" et -pour les carabes forestiers- le modèle "abondance du peuplement". La richesse en essences n'explique donc pas fortement la réponse des carabiques; pire, quand son coefficient est (légèrement) significatif, il est de signe négatif, indiquant une baisse de diversité avec une augmentation de la richesse. Il faudrait donc continuer ce type d'évaluation pour voir si cet indicateur est pertinent. Dans le cas des Carabiques de la Brie, il faut davantage raisonner sur la composition en essences ou sur l'abondance du peuplement que sur la richesse en essences. Enfin, les carabes forestiers sont contrairement à la flore sur le même terrain d'étude favorisés par une abondance du peuplement forestier forte i.e. des peuplements "fermés". References: Gosselin, F., Gosselin, M., 2004. Analyser les variations de biodiversité : outils et méthodes, in: Gosselin, M., Larroussinie, O. (Eds.), Biodiversité et gestion forestière : connaître pour préserver - synthèse bibliographique, Cemagref Editions, Antony, pp. 58-99.
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