Résumé :
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Une revue des résultats obtenus sur le niveau et l'organisation du polymorphisme génétique au sein des arbres forestiers est faite dans cette contribution. Elle s'attache à comparer les valeurs de la diversité moléculaire, principalement isoenzymatique (richesse allélique, diversité de Nei, coefficient, de différentiation entre populations) à la variabilité génétique de caractères quantitatifs (héritabilité, coefficient de variation génétique, coefficient de différenciation). Les définitions et les relations entre les différents paramètres sont données en exergue. En moyenne, les espèces forestières manifestent des niveaux de diversité intrapopulation très élevés par rapport aux autres plantes. Les populations sont très différenciées pour les composantes et la phénologie de la croissance, les caractères liés à la structure de l'arbre (forme et architecture). A l'opposé, les différences de fréquences alléliques entre populations restent toujours très faibles, alors qu'au niveau multilocus une structuration géographique se dessine. Les niveaux de diversité et de variabilité atteints dans les populations sont interprétés à la lumière des tailles de population nécessaires à leur maintien : il est montré qu'une variation parallèle entre niveaux de diversité et de variabilité ne peut être observée que si les populations ont connu une réduction de leur taille à moins de quelques centaines d'individus. La concordance entre structuration de la diversité moléculaire et organisation de la variabilité génétique, observée dans les études faites sur l'ensemble de l'aire de répartition d'une espèce, résulte plutôt d'événements évolutifs anciens (bottlenecks, séparation des pools génétiques dans les populations refuges) que des effets récents et convergents de la sélection naturelle. Enfin ces résultats sont discutés dans le cadre d'une définition d'une politique de conservation des ressources génétiques forestières.
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