Résumé :
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Nous avons évalué la réponse de la biodiversité des carabes (Coleoptera Carabidae) à certaines variables écologiques forestières associées aux trajectoires sylvicoles et à la composition en essences dans 4 massifs forestiers de Brie (Seine-et-Marne) durant l'année 1999. Pour ce faire, nous avons (i) établi a priori 15 hypothèses fondées sur l'abondance et la richesse de groupes écologiques (définis sur les préférences d'habitats, l'hygrophilie, le pouvoir de dispersion et les tailles) de carabes, en relation avec ces différents gradients et nous les avons testées sur la base de modèles statistiques non-linéaires à effets mixtes, puis (ii) effectué des tests a posteriori sur nos analyses avec d'autres variables mesurées. Toutes les hypothèses faites n'ont pas été confirmées par nos analyses, néanmoins, nous pouvons en sortir quelques tendances nettes: -La surface terrière des essences d'ombre (charme et tilleul entre autres) joue un rôle fort et significatif sur la biodiversité des carabes en abondance et en richesse spécifique; les espèces forestières semblent particulièrement stimulées, -Les espèces forestières sont plus abondantes et nombreuses dans les stades sylvicoles avant conversion du taillis-sous-futaie vers la futaie régulière que dans les stades jeunes de la futaie régulière et inversement pour les généralistes ainsi que les espèces de milieu ouvert. -Les espèces généralistes et de milieu ouvert sont plus abondantes et nombreuses dans les trajectoires sylvicoles de futaie régulière qu'en type irrégulier. Enfin, nos tests a posteriori nous ont permis de mesurer quelle proportion d'espèces réagit significativement (de façon négative ou positive) à différentes variables (chimie du sol, humus, surfaces terrières des différentes essences) et nous indiquent que les gradients étudiés dans le cadre des hypothèses a priori exercent des effets au moins aussi forts que les variables stationnelles et l'humus. En termes de gestion, les résultats ont montré que la conversion du taillis-sous-futaie vers la futaie régulière est un obstacle à court terme pour les carabes forestiers et ce problème ne semble pas résolu par la modification du régime sylvicole, mais par une variation des essences dominantes au niveau du paysage au profit notamment des essences d'ombre.
We evaluated the response of carabids biodiversity (Coleoptera Carabidae) to some forest ecological variables related to silvicultural systems and tree species composition in 4 forests of Brie (Seine-et-Marne) in1999. With this aim, we (i) established 15 a priori hypothesis based on abundance and specific richness of ecological groups (defined on habitat and moisture preferences, dispersal power and sizes), related to these forest variables, and tested them on the basis of statistical non-linear mixed-effects models, then (ii) carried out a posteriori tests on our analyses based on other variables measured. All the hypothesis were not confirmed by our results, nevertheless, we can note some clear trends: -The basal area of shadow tree species (hornbean, lime, ) had a strong and significant effect on carabid biodiversity in abundance and specific richness; particularly forest species seem to be favored. -Forest species were more abundant and numerous in the silvicultural stages preceding conversion of coppice-with-standards to the even-aged system than in young stages of even-aged system, the inverse trend was observed for the generalists and open-habitat species. -The generalists and open-habitat species were more abundant and numerous in uneven-aged than in even-aged stands. Lastly, our a posteriori tests enabled us to measure the proportion of species which react significantly (in a negative or positive way) to environmental variables (soil chemistry, humus and basal area of different tree species) and indicated us that effects of gradients studied about a priori hypothesis are at least as strong as abiotic variables and humus. In terms of management, results showed that conversion of coppice-with-standards to even-aged system is a short-term obstacle for forest carabids and this problem does not seems to be solved by modification of the silvicultural system, but by a variation of dominant tree species on the level of landscape to the profit of shadow tree species.
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