Résumé :
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L'étude des variations moléculaires chez l'Epicéa commun à l'aide de marqueurs RAPD a été réalisée à trois échelles différentes : l'ensemble de l'aire naturelle, l'aire naturelle française et le massif vosgien. A l'échelle de l'ensemble de l'aire naturelle on obseerve une nette différenciation entre les provenances baltico-nordiques et les provenances d'Europe centrale ( domaine hercyno-carpathique et alpin). Cette différenciation est également révélée par l'analyse de caractères quantitatifs tels que hauteur, circonférence, qualité du bois, débourrement,... A l'intérieur de ces deux groupes, des gradients géographiques ont pu être mis en évidence : un fort gradient latitudinal dans le groupe baltico-nordique et un gradient longitudinal modéré en Europe centrale. Ce gradient longitudinal est moins marqué an sein du domaine alpin. Ces résultats sont discutés en fonction de l'histoire glaciaire et post-glaciaire de l'Epicéa en Europe établie sur la base de données écologiques et palynologiques. A l'echelle de l'aire naturelle française, qui occupe la limite ouest de l'aire de distribution (domaine alpin), les résultats montrent que les provenances des Alpes du Sud se différencient clairement des autres, ce qui implique la probable participation de refuge(s) glaciaire(s) supplémentaire(s) situés dans le sud de l'Europe lors du processus de recolonnisation. Parallèlement, on observe une forte similarité entre les provenances du Jura et du Nord des Alpes. Les provenances des Vosges apparaissent quant à elles assez hétérogènes. Les chemins conduisant à la recolonnisation de ce massif sont discutés. A l'echelle du massif vosgien, nos travaux ont permis de montrer que malgré l'isolement des populations, les indices diversités sont élevés et similaires à d'autres populations françaises issues des Alpes et du jura, autochtnes ou alllochtones.
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