Résumé :
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Afin d'améliorer la qualité de la production de bois de chêne, les sylviculteurs modifient depuis plus d'un siècle les modes de traitement sylvicole, notamment en convertissant les anciens taillis sous futaie en futaie régulière. Le but est de produire en près de 200 ans, sur une même parcelle, des arbres du même âge, avec des troncs hauts, droits et de large diamètre. D'ici quelques décennies, ce mode de gestion devrait s'étendre à l'ensemble des grandes chênaies publiques en plaine. Quelle serait alors la conséquence pour la biodiversité de la disparition des peuplements issus de taillis sous futaie, au profit de la futaie régulière ? Deux études récentes du Cemagref ont permis d'appréhender l'impact de cette conversion sur la biodiversité en forêt de Montargis (45). La diversité des végétaux supérieurs ainsi que celle d'une famille d'insectes, les Coléoptères carabiques, ont été comparées entre des peuplements forestiers issus de taillis sous futaie et des futaies régulières d'âges variés (20 à 100 ans). Les résultats globaux montrent que le traitement en futaie régulière ne semble pas menacer le maintien de la biodiversité des groupes étudiés. Flore et carabiques réagissent différemment aux étapes de conversion. Alors que la coupe de régénération pénalise, à court terme, certaines espèces de carabiques associées aux stades plus matures de la forêt, elle a un effet plutôt positif sur la diversité floristique. Toutefois, on ignore quels seront les effets de la conversion à plus long terme. Il convient donc d'élargir ce type de travaux à d'autres forêts, notamment à des futaies régulières plus âgées, et de s'intéresser à d'autres groupes du vivant, comme les papillons nocturnes et les insectes du bois mort, abordés récemment par l'équipe.
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