Résumé :
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Les processus successifs de filtrage écologique dont le frein à la dispersion (la capacité des plantes à atteindre un environnement), le filtre environnemental (contraintes abiotiques locales à linstallation des plantes), et les interactions biotiques entre plantes (compétition, facilitation) et avec dautres niveaux trophiques agissent sur le pool régional de plantes pour créer localement des assemblages de plantes dynamiques et transitoires. Les ongulés herbivores autochtones dispersent régulièrement de nombreuses diaspores (zoochorie), créent localement de lhétérogénéité chimique et physique par des perturbations du sol de faible surface (effets dingénierie) et consomment sélectivement les plantes (herbivorie), façonnant ainsi les assemblages de plantes en intervenant à chaque niveau de filtrage écologique. Les processus écologiques par lesquels les grands ongulés affectent localement les conditions abiotiques et biotiques rendent les communautés de plantes plus sujettes à linvasion par des espèces non résidentes (à la fois colonisatrices autochtones et invasives exotiques) ; je discute ainsi du rôle des ongulés sauvages dans la fluctuation des ressources disponibles pour lassemblage des communautés végétales dans le cadre de la théorie de linvasibilité proposée par Davis et al. (2000). En particulier, jillustre comment les mécanismes complémentaires de dispersion zoochore par une guilde de grands ongulés modulent la composition et les patrons de distribution spatiale des assemblages de plantes. Je présente dans ce manuscrit différents résultats traitant des effets des ongulés sauvages comme filtre écologique. Par exemple, une méta?analyse européenne basée sur les traits des plantes montre comment lendozoochorie, lépizoochorie sous les sabots et dans le pelage filtrent différentiellement le pool régional de plantes. Les interactions entre traits des vecteurs, des diaspores et des plantes interviennent dans les trois phases de la dispersion (émigration, transfert et immigration) et lefficacité de la dispersion. Je mets aussi en évidence comment les ongulés combinent étroitement zoochorie et effets dingénierie physique et chimique. Ainsi, mes collègues et moi suggérons que les ongulés herbivores, en tant que vecteurs quotidiens, sélectifs et à longue distance des diaspores peuvent jouer un rôle déterminant dans les dynamiques spatiales et temporelles des méta?communautés. Ces animaux sont susceptibles de moduler la réponse des plantes aux changements globaux contemporains : fragmentation des habitats, changement dutilisation des terres et réchauffement climatique, et ont probablement contribué aux patrons passés de migration post?glaciaire. En tant que consommateurs primaires, ils occupent une position clé au sein de la chaîne alimentaire et peuvent ainsi concurrencer dautres groupes, comme lentomofaune, dans laccès aux ressources avec de potentiels effets de cascades trophiques sur les communautés doiseaux. Au travers des multiples interactions dans lesquelles sont impliqués les ongulés sauvages, nous avons à les considérer plus généralement comme des acteurs dynamiques dans les assemblages de plantes, le fonctionnement des écosystèmes et des agents potentiels de restauration dhabitats dégradés via la zoochorie et les effets associés dingénierie.
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