Résumé :
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Dans le cadre de l'étude de la dynamique de colonisation des espèces forestières disséminées, une étude expérimentale de la répartition spatiale du polymorphisme de l'Alisier torminal (Sorbus torminalis) à l'échelle de la France a ici été menée. L'Alisier torminal est une espèce fruitière et disséminée au comportement post-pionnier et nomade. Ses graines sont dispersées par les oiseaux. Le marqueur moléculaire utilisé, l'ADN chloroplastique, par sa transmission préférentiellement maternelle et son taux lent d'évolution, permet d'étudier les flux de graines présents et passés, et leur structuration géographique. En Europe, l'Alisier torminal s'hybride naturellement avec un autre Sorbus, l'Alisier blanc, pour former un complexe d'espèces dont le statut est mal défini. L'ADN chloroplastique, outil de choix pour la reconstitution des phylogénies intra et inter-spécifiques, a également permis d'étudier les flux de gènes au sein du complexe des Sorbus. Le polymorphisme de l'ADN chloroplastique a été étudié par la méthode PCR-RFLP. Une absence globale de structure phylogéographique a été observée. Ces résultats, combinés aux données obtenues sur isoenzymes mettent en évidence l'importance des flux de graines à moyenne et longue distance à l'oeuvre encore actuellement entre les populations de S. torminalis. La dispersion des graines à longue distance se traduit notamment par des effets de fondation non négligeables lors de l'établissement des populations, qui implique généralement plusieurs mères. Ces résultats confirment la performance des marqueurs chloroplastiques pour l'étude de la dynamique de la colonisation.
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