Résumé :
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A la suite de l'appel d'offres du Comité " Systèmes ruraux ", il fut décidé de donner une véritalbe dimension interdiciplinaire au projet de recherche concernant les conséquences de la fragmentation des écosystèmes forestiers sur leur biodiversité, en prenant comme modèles les petits bois dispersés en zone de grande culture. Implicitement, ce projet s'appuyait sur l'idée que ces petits bois étaient des fragments d'un couvert forestier plus vaste, progressivement défriché, et prenait pour cadre conceptuel la théorie de la biogéographie insulaire. Il était toutefois considéré que les seuls paramètres de superficie et de distance à des " forêts-sources " n'auraient pas une valeur explicative suffisante En particulier, le maintien de populations d'espèces forestières dans des unités boisées isolées a paru ne pas devoir être lié seulement à des facteurs déterminant la taille des populations, mais aussi à la persistance d'une " ambiance forestière " - notion méritant approfondissement ainsi qu'à la possibilité, pour ces populations, de faire partie de métapopulations associées à des archipels d'îlots boisés. Enfin, il était indispensable d'envisager l'influence des agrosystèmes environnants sur la composition de la flore et de la faune des îlots. Le Comité ayant souhaité un approfondissement de la problématique dans le cadre d'une " étude de faisabilité ", une nouvelle réflexion a été conduite, associant de nouvelles disciplines. Le projet définitif s'est trouvé ainsi marqué par deux dimensions complémentaires, trouvant certes leur origine dans des problèmes évoqués dès la première approche, mais sans avoir été prises en compte explicitement. En effet, la question de la persistance ou non d'une ambiance forestière invitait à considérer les processus ayant conduit à la situation présente, et à poser en premier lieu la question de l'ancienneté de l'état boisé. Alors que l'approche écologique classique initiale n'envisageait les îlots boisés qu' en fonction de leurs caractéristiques structurales et fonctionnelles actuelles, le fait de considérer celles-ci comme héritées obligeait à prendre en compte l'histoire. Par ailleurs, la nécessité d'étudier l'influence des activités humaines conduisait àune approche intégrée de territoires où interfèrent processus naturels et processus socio-économiques. Finalement, ces nouvelles orientations se fondaient en une ligne directrice unique : les îlots boisés, considérés comme des " noyaux de biodiversité ", ne pouvaient être compris que comme des composantes d'écocomplexes dont l'histoire tant humaine que naturelle devait être retracée compte l'histoire. pour expliquer l'état présent et envisager leurs futurs possibles.
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