Résumé :
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Robert Portal nous a déjà habitués, dans son travail approfondi sur les Bromus de France à distinguer les différentes espèces. Des clés de détermination bien conçues pour séparer les divers groupes et les séries, pour conduire ensuite à l'identification précise des espèces, constituent une "avancée" importante pour la connaissance de ce genre. Une description circonstanciée de chaque taxon avec quelques notes sur son écologie, sur sa répartition, nous présente les espèces retenues pour la France entière. Il ne faut pas oublier non plus la facture remarquable des dessins qui accompagnent aussi bien les clés de détermination que les exposés détaillés sur chacune des espèces de notre territoire. C'est dans ce même esprit que Robert Portal a traité le genre Festuca en se limitant cette fois aux espèces du Massif Central déjà relativement nombreuses. Certes l' auteur aura marché dans les pas de M. Kerguélen et F. Plonka [les Festuca de la flore de France - S.B.C.O. 1989] pour le présent ouvrage mais il sera assurément allé plus loin avec le souci et la volonté de populariser l' étude de ce genre. La classification des Fétuques reste aujourd'hui encore énigmatique dans certains groupes. Sans aller jusqu'à des études sophistiquées tel que la biométrie, la caryologie, la génétique, etc... il semble donc indispensable d'avoir au moins recours à des coupes microscopiques des limbes d'innovations pour une analyse scrupuleuse. Robert Portal s'est appliqué à nous proposer une méthode de travail aussi bien pour une approche globale que pour réaliser la section des limbes. Espérons que l'utilisateur ne sera pas rebuté, du moins il faut le penser. Il appréciera à leur juste valeur les dessins d'ensemble, le soin et la précision avec laquelle ils sont exécutés, aussi bien que les représentations anatomiques des limbes. Mentionnons aussi que la nomenclature est parfaitement actualisée et de nature à satisfaire les taxonomistes les plus exigeants. Avec le présent ouvrage, l'auteur a voulu essayer de rendre commodément abordable l'étude des Festuca. Toutefois il paraît indispensable d'avoir recours aux coupes microscopiques des limbes pour faciliter grandement les recherches. Un tableau synoptique est d'ailleurs donné pour les Fétuques des groupes rubra et ovina en prélude à la clé générale. Ce tableau indique une répartition typique des sclérenchymes pour les différentes espèces, sans prendre en compte les multiples variations qui peuvent être rencontrées. L'ouvrage traite exclusivement des Festuca du Massif Central mais la méthode de travail peut bien sûr s'appliquer à toute l'étendue des Festuca de France. Les Festuca étant très variables, il faut garder à l'esprit qu'il sera parfois difficile de "coller des étiquettes". A la vue de ce polymorphisme très marqué, on serait tenté de vouloir multiplier les espèces, mais les différences perçues ont-elles de grandes valeurs taxonomiques ? On peut tout au plus se contenter de penser qu'il y a des variations régionales, ou des variations liées à des facteurs écologiques. Il est probable qu'un Festuca arvernensis de la Haute-Loire ne ressemblera pas forcément à celui des Cévennes. A cela ajoutons le fait que l'on est certainement de temps à autre en présence de spécimens de fusion, de formes intermédiaires (dérive génétique ?). Le Massif-Central est très riche en Festuca puisqu'il comprend près d'une quarantaine d'espèces dont 15 "locus typicus" (localité d'où le type a été décrit). La répartition indiquée dans cet ouvrage est bien entendu très imparfaite par manque de renseignements complets dans les inventaires floristiques, ou à cause de données difficilement exploitables, la transcription synonymique n'étant pas toujours aisée. Par ailleurs, les botanistes contemporains n'ont pas fait de pointages systématiques sur ce genre. Cependant, quelques départements ou régions ont été assez bien prospectés : Ardèche (René Delpech), Aveyron (Christian Bernard), Corrèze (Luc Brunerye), Hérault (David Allen), Limousin (Askolds Vilks), Massif Central (Françoise Armand, Gérard Ducerf), Puy-de-Dôme (François Billy, Patrick Coquillard, Jean Guillot, Josée Gueugnot, Jean-Edme Loiseau). Il n'a pas été fait mention de localisations précises, seul figure le nom de la commune, village ou lieu-dit. Parfois sont indiqués des pays ou de grands ensembles géographiques (Forêt, Mont, Vallée...) faute de données particulières ou lorsque la plante a une large extension. La mention "à vérifier" (à.v.) indique le cas de plantes qui n'ont pas été identifiées avec certitude par les récolteurs ou lorsque la transcription synonymique d'une flore ancienne est incertaine.
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