Résumé :
|
Ce travail fait la synthèse de 6 années de mesures écophysiologique et édaphiques réalisées dans un peuplement mélangé de chênes (Quercus petraea et Q. robur) âgé de 35 ans. Les mécanismes de transfert de l'eau et ses résistances sont analysés en phase liquide (flux de sève) et vapeur (conductance stomatique), à différentes échelles (feuille, arbre, couvert) en condition d'alimentation hydrique optimale et en régime de dessèchement. Les deux espèces étudiées ont montré un ensemble de caractères de tolérance à la sécheresse : régulation stomatique précoce mais partielle, conduisant au maintien de gradient de potentiels hydriques élevés et de niveaux de transpiration significatifs, faible vulnérabilité à la cavitation, enracinement profond. Le chêne pédonculé (Q. robusta) a toutefois montré un seuil de cavitation plus précoce que le chêne sessile (Q. petraea). La répartition entre horizons des prélèvements de l'eau du sol par les arbres a varié en profondeur lorsque la sécheresse s'est intensifiée. Les évolutions saisonnières de potentiel hydrique de base étaient similaires à celles du potentiel hydrique du sol dans l'horizon enraciné le plus humide. Les densités de flux de sève variaient peu entre arbres en peuplement fermé bien alimenté en eau, mais la dispersion augmentait fortement après éclaircie ou lors d'un stress hydrique. La transpiration du peuplement a varié entre les années non seulement en fonction des conditions d'alimentation en eau, mais aussi en relation avec les fluctuations d'indice foliaire et de structure du couvert ; ce résultat a été confirmé par l'étude des effets d'une éclaircie sur l'indice foliaire et la transpiration du peuplement. Les variations de croissance en circonférence entre les années ont pu être corrélées directement et/ou avec arrière-effet aux transpirations. L'analyse de la conductance du couvert, a montré une forte dépendance avec les facteurs climatiques (rayonnement et déficit de saturation de l'air) et un fort couplage avec l'atmosphère. Une modélisation de la transpiration à partir de la formule de Penman-Monteith a été réalisée aux pas de temps horaire et journalier. Enfin, un modèle de bilan hydrique a été calibré à partir des résultats expérimentaux (phénologie, interception des précipitations, transpiration) et validé par confrontation aux mesures directes de réserve hydrique du sol (sonde à neutrons).
|