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Résumé :
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Le bois mort est une composante essentielle des forêts naturelles, qui est absente de la plupart des forêts gérées (seulement 2,23 m3/ha en France en moyenne, 75 % des forêts françaises sans bois mort). Cette lacune met en difficulté une biodiversité spécifique, riche et originale par la perte d'habitats ou de nourriture, notamment pour les communautés d'espèces cavicoles et saproxyliques. Elle présente des répercussions sur le fonctionnement de l'écosystème (cycles géochimiques, productivité). Ce rapport est une synthèse de la littérature scientifique sur le compartiment bois mort, sa biodiversité, son rôle écologique et sa description quantifiée à partir de données fournies par l'étude de forêts naturelles de référence (réserves intégrales tempérées). Une forêt naturelle comptent de 40 à 200 m3 de bois mort par hectare, de 40 à 140 arbres morts par ha, d'une dizaine à près de 40 volis par ha, plus de 10 arbres par ha présentant au moins une cavité. Quelques éléments de la dynamique naturelle du bois mort sont analysés. Après une brève comparaison chiffrée de la situation actuelle du compartiment bois mort dans les régions françaises et l'Europe, des propositions sylvicoles sont formulées : un objectif pour les forêts gérées égal à 15 m3/ha à moyen terme, dont 5 à 10 m3/ha dès que possible, comprenant 2 chablis et 2 volis à l'ha de diamètre supérieur à 40 cm. Elles sont discutées et économiquement chiffrées pour participer à restaurer un compartiment bois mort susceptible de permettre la conservation durable de la biodiversité dépendant du bois mort.
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