Résumé :
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L'analyse d'un ensemble de 280 lignées de blé tendre d'hiver, expérimentées au sein du réseau inter-stations de l'INRA (zone nord), comprenant 106 milieux différents, a permis d'étudier les interactions génotypes x milieux (GM) observées sur le rendement. Ces lignées représentent les meilleurs génotypes sélectionnés par l'INRA de 1980 à 1989. Entre 1981 et 1988, 246 génotypes ont été évalués. Chaque année, environ quarante génotypes ont été observés dans dix à quatorze milieux, soit cinq à sept sites expérimentaux. Deux modes de culture, intensif et extensif, dans ont été pratiqués chacun des lieux. En 1990, 34 génotypes ont fait l'objet d'une expérimentation complémentaire dans quatre milieux. Parallèlement, neuf témoins observés au moins deux ans ont permis de réaliser une étude pluriannuelle. La variabilité prise en compte par les interactions GM représente, selon les années d'expérimentations, entre 13 % et 46 % de la variabilité phénotypique globale Afin de caractériser les génotypes et les milieux, plusieurs modèles sont ajustés aux données analysées. La mmise au point d'une méthode d'utilisation de caractères auxiliaires, couramment observés dans les essais, permet, grâce aux modèles de regression factorielle, d'expliquer 73 % de l'interaction GM en termes biologiques, ce qui représente 91 % de la variation du rendement. L'interaction GM s'avère être essentiellement due aux résistances génotypiques à la verse et à la rouille brune, et, dans une moindre mesure, aux potentialités du milieu à favoriser la fertilité des épis et au nombre d'épillets par épi relatif à chaque génotype. L'optimisation du réseau multilocal et pluriannuel est abordée afin de réduire au maximum le nombre d'années, de lieux et de modes culturaux nécessaires à la mise en évidence de la majeure partie de l'interaction GM. Dans cette optique, trois méthodes de détermination du nombre optimum de milieux d'expérimentations sont proposées. Les conclusions résultant de l'application de ces trois méthodes aux données collectées chaque année convergent et mettent en évidence l'inaptitude des variations de modes culturaux à révéler les réponses différentielles des génotypes aux environnements L'analyse pluriannuelle des témoins montre qu'en l'état actuel du réseau, quatre années d'expérimentations suffisent à l'expression des interactions GM. Dans ce cas, deux stations sur sept peuvent être supprimées sans aucun risque de perte d'information en termes d'interactions GM. Quel que soit le nombre d'années d'observation envisagé, les notions de cultures intensives et extensives méritent d'être révisées afin de favoriser l'expression d'un maximum de facteurs limitants . Il paraît probable que des modifications raisonnées des modes de culture permettront de réduire à trois ans la période d'évaluation des génotypes nécessaire à la mise en évidence de l'essentiel de l'interaction GM du rendement. La multiplicité des origines de sélection a permis d'étudier l'influence des sites de sélection sur les paramètres de stabilité. Une sélection indirecte pour une certaine robustesse, réalisée dans des milieux présentant peu de facteurs limitants (et discriminants), ne permet pas d'obtenir des génotypes aussi stables que ceux issus d'une sélection directe, pratiquée en présence de facteurs limitants. Par ailleurs, l'influence de la précocité d'épiaison sur l'interaction GM est soulignée. Une part importante de certains génotypes expérimentés dans des milieu favorisant des cycles de développement courts. Enfin, une sélection multilocale, exploitant le réseau en cours de sélection, faciliterait certainement l'obtention de génotypes stables et performants.
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