Résumé :
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Se représenter le futur, démarche prospective, est maintenant le souci d'une société de plus en plus attentive à la qualité de son environnement et à l'héritage qu'elle léguera aux générations suivantes. La géoprospective est une démarche qui envisage la suite de cette histoire et cherche à en prévoir les conséquences possibles en terme de modifications du milieu et de ses caractéristiques. Pour ce faire, la compréhension du passé se révèle être l'une des clés permettant de se représenter la suite de l'histoire géologique et de concevoir l'évolution future aux échelles de temps considérées, très longues comparées à celle de la vie humaine, mais courtes à l'échelle géologique. L'analyse des archives de la Terre permet en effet de reconstituer les évolutions passées, de quantifier les phénomènes intervenant (vitesses, durées, amplitudes, cyclicités...) et apporte des informations sur les situations de seuils, à partir desquelles les choses basculent ou apparaissent des situations extrêmes. Les cartes de France lors des deux derniers extrêmes climatiques, reconstitution de l'environnement à des dates clés de l'évolution passée, participent ainsi à cette démarche générale de géoprospective pour ce qui concerne les conséquences de l'évolution climatique future. Il apparaît donc capital pour nos sociétés d'apprécier l'impact d'un tel changement climatique en regard des conséquences possibles d'une telle variation. Pour y répondre, deux méthodes existent : la modélisation, développée pour la simulation du climat à l'échelle globale et l'utilisation de données de terrain, archives de la Terre, dont l'analyse indique "l'état du monde" lors de périodes du passé correspondant à des valeurs de température moyenne globale du même ordre. C'est dans cette double perspective que le Comité National Français de l'International Union for Quaternary Research (CNF-INQUA) a préparé ces deux cartes qui montrent la variabilité naturelle des environnements en France au cours des situations climatiques extrêmes de l'histoire géologique récente, soit le dernier maximum glaciaire et l'optimum climatique holocène.
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