Résumé :
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Ce travail concerne deux mélanges équiennes et bi-spécitiques présents dans le Nord-Est de la France : la chênaie- hêtraie et la sapinière-hêtraie. Le sylviculteur s'intéresse à ces peuplements parce qu'ils répondent à diverses fonctions d'ordre sociale et/ou économique. Aujourd'hui, il manque d'outils quantitatifs pertinents pour leur description. Par ailleurs, il a besoin de mieux connaître leur dynamique naturelle. En effet, il cherche à savoir s'il peut maintenir ces mélanges en s'appuyant sur leur dynamique. L'objectif de ce travail est double : 1° analyser la structure de ces peuplements mélangés et proposer des descripteurs quantitatifs , 2°étudier leur dynamique par deux approches complémentaires : une approche synchronique (comparaison de la structure de peuplements d'âges différents) et une approche diachronique (reconstitution de la croissance radiale des individus par carottage). L'analyse de la structure des peuplements concerne les deux mélanges tandis que l'analyse de la dynamique ne concerne que la sapinière-hêtraie. Au total, 183 placettes ont été échantillonnées dans 48 parcelles, plus de 8100 arbres ont été mesurés dont 1000 ont été carottés. Les résultats suivants ont été mis en évidence : 1- Outre l'âge et la composition du mélange, les descripteurs à inclure dans la typologie des peuplements sont : (i) dans la chênaie-hêtraie, la répartition spatiale horizontale des espèces. Elle est généralement par bouquet mais de façon plus ou moins marquée. (ii) dans les deux mélanges, les histogrammes en classes de circonférence centrée et normée de chaque espèce. Dans la sapinière-hêtraie, quel que soit l'âge du peuplement, le sapin a toujours une circonférence moyenne supérieure à celle du hêtre, mais avec un décalage plus ou moins important. Dans la chênaie-hêtraie, l'espèce qui a la plus forte circonférence moyenne est différente selon l'âge du peuplement : le hêtre dans les jeunes peuplements et le chêne dans les vieux. 2- Dans la sapinière-hêtraie, l'analyse rétrospective des histogrammes en circonférence et des circonférences individuelles a permis de retracer l'évolution passée des écarts observés entre les circonférences moyennes du sapin et du hêtre : (i) lorsque le mélange est à dominante sapin, l'écart important entre les deux espèces s'est réduit du fait de l'augmentation de la croissance radiale des hêtres initialement de faible diamètre. (ii) lorsque le mélange est à dominante hêtre, l'écart faible entre les deux espèces s'est maintenu : les hêtres de dominants présentent une bonne croissance radiale. 3- Dans la sapinière-hêtraie, l'analyse rétrospective de la croissance radiale a permis d'identifier quelques facteurs de la dynamique naturelle explicatifs des trajectoires observées : (i) seul le hêtre est sensible à la composition du mélange : à statut social fixé, le hêtre a une croissance radiale plus forte dans un mélange à dominante sapin que dans un mélange à dominante hêtre. (ii) le hêtre, lorsque le mélange est à dominante sapin, présente une forte capacité de progression sociale. En conclusion, ce travail a permis d'apporter des éléments essentiels quant à la description des peuplements mélangés et a permis de proposer des hypothèses quant à la dynamique naturelle des essences en mélange. Ces informations sont importantes autant pour le forestier que pour le rnodélisateur qui souhaite construire des outils d'aide à la gestion.
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