Résumé :
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Les formations géologiques superficielles de caractère insolite ont de tous temps suscité la curiosité des hommes. C'est pourquoi les formations rocheuses bizarres, les sommets élevés, les ravins étroits, et surtout les grottes souterraines appartiennent depuis longtemps à l'imaginaire collectif et sont souvent partie intégrante des contes et légendes locaux, comme les nombreuses dépressions circulaires de Sarre et de Lorrain, généralement appelées mardelles. Le but de cette étude est d'exposer l'état actuel des connaissances sur les mardelles de Sarre et de Lorraine et apporter des éclaircissements scientifiques sur leur origine. De plus elle souligne l'intérêt écologique de ces petites formations, en tant qu'écosystèmes singuliers qu'il est nécessaire de sauvegarder. Les deux premières analyses présentent les résultats de travaux de fin d'études effectués à la chaire de géographie physique. Alors que Mme B. Barth a étudié les mardelles d'un point de vue géomorphologique, par des méthodes morphologiques, stratigraphiques et pédologiques, Mme C. Schneider s'est attachée à l'étude de la végétation spécifique, sans pour autant négliger les critères morphologiques. Les deux analyses ont pu être réalisées grâce à des travaux sur le terrain et des relevés précis: plus de 200 mardelles ont été répertoriées et cartographiées, et leur population végétale analysée. Malgré les incertitudes qui subsistent, les deux auteurs arrivent à la conclusion que les mardelles se sont formées par la dissolution de calcaire souterrain suivie d'un tassement du terrain sus-jacent. Mme Schneider et son mari ont entrepris l'étude d'une mardelle (devenue) marécageuse, qui est unique d'un point de vue botanique. D. Dorda signale des mardelles dans le Bliesgau du sud, qu'il a répertoriées dans le cadre d'une étude cartographique du biotope forestier, et souligne la nécessité de les sauvegarder. Il insiste, comme C. Schneider, sur le caractère individuel de chaque mardelle : chacune d'elles, si elle est intacte et non asséchée ni comblée artificiellement, peut constituer un biotope 'unique. D. Eisinger a étudié les populations de Coléoptères dans les mardelles et leur environnement dans la vallée de Mandelbach (Bliesgau), A. Didion s'est attaché à l'étude des Odonates. Les Odonates sont faiblement représentés en terme d'espèces, mais l'un d'eux menacé sur tous le territoire allemand, se trouve en population nombreuse dans les mardelles. H.Royar conclut par l'analyse du rôle culturel des mardelles en tant que lieux mystiques et renvoie à d'autres formations singulières comme les vallum et les arrangements de pierres, qu'il considère comme des restes de culture celtique. Nous souhaitons et espèrons que cette publication nous aidera à considérer les mardelles comme des éléments importants de notre paysage rural, qui sont souvent des biotopes uniques pour une flore et une faune rares, mais qui font aussi partie de notre héritage culture, et que nous saurons adapter notre comportement de façon à permettre leur sauvegade.
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