Résumé :
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La Fougère-aigle est une espèce très répandue sur presque toutes la surface du globe. Elle est capable d'envahir rapidement les milieux ouvert et forme des colonies qui peuvent persister pendant de longues périodes. A cause de son caractère envahissant, mais aussi à cause de ses propriétés toxiques et de ses capacités de compétition pour la lumière et les éléments minéraux, elle est fréquemment considérée comme une espèce nuisible par les agriculteurs, les forestiers et les conservateurs de certains espaces naturels. Récemment, un modèle de croissance a été conçu pour tester l'efficacité de certains traitements visant à limiter son développement. Les bases de ce modèle sont écologiques et physiologiques. Cependant il peut exister des facteurs, autre que les facteurs écologiques, qui peuvent jouer de façon non négligeable sur la croissance de la Fougère-aigle. Le premier objectif de ce travail est de quantifier, pour une région naturelle de 186 km2, les parts de variabilité expliquées par les facteurs écologiques et celles liées aux colonies dans la croissance de la Fougère-aigle. Les facteurs écologiques pris en compte sont d'ordre climatiques et édaphiques. Le deuxième objectif est de déterminer quels sont les facteurs écologiques qui influence la croissance de la Fougère-aigle et de quelles manières ils agissent dans la région d'étude. Cette étude se base sur une méthode d'échantillonnage originale qui utilise des variables spatialisées et un Système d'Information Géographique (SIG). On montre que l'on peut effectuer une stratification a' priori du milieu et procéder à un tirage aléatoire des unités secondaires (les colonies) dans les différentes strates. Le plan construit permet de répondre en partie aux questions posées par différents types d'analyse de variance. Il ressort d'une part que, dans la croissance de la Fougère-aigle, l'échelle d'hétérogénéité inter-colonie existe et peut être importante. Cet effet colonie doit cependant être considéré avec prudence car il peut être le résultat d'effets écologiques non pris en compte dans la stratification. L'existence d'un facteur génétique reste une hypothèse forte pour l'expliquer. D'autre part, les facteurs écologiques qui influent sont à la fois d'ordre climatique (altitude) et d'ordre édaphique (réserve d'eau utile des sols liée au substrat géologique). L'influence de la nutrition sur la croissance, qui constituait une hypothèse de départ, n'a pas pu être mis en évidence dans cette étude.
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