Résumé :
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Le programme d'amélioration du Pin maritime est un des plus avancés parmi ceux des espèces forestières. Il a atteint la deuxième génération d'amélioration, et le passage à la troisième génération est prévu pour un proche avenir. Dans ce contexte, cette étude a tout d'abord pour objectif de compléter et de synthétiser les informations obtenues sur le mode d'organisation de la variabilité génétique en croisement, puis en régime de consanguinité. En croisement, la variance génétique observée provient principalement des effets additifs des gènes. La variance de dominance est nettement moins importante, bien que variable en proportion de la variance génétique totale, d'un caractère à l'autre. La variance des effets d'épistasie additive-additive n'a pas pu être évaluée suivant des valeurs cohérentes; néanmoins ces effets peuvent être présents. La sélection pratiquée dans la génération précédente pourrait avoir réduit de manière significative la variabilité génétique (surtout d'origine additive). A long terme, une réorganisation de la variabilité pourrait provenir des cycles successifs de sélection + recombinaison. Une génération d'autofécondation permet d'étudier l'effet de la consanguinité sur la valeur moyenne des individus, sur leur variance, et sur les covariances entre apparentés. La dépression de consanguinité est assez forte pour la vigueur et les paramètres de fertilité. La variance additive paraît proportionnellement moins importante qu'en croisement, alors que les effets de dominance pourraient devenir prépondérants. Une prédiction linéaire de la covariance entre apparentés consanguins en fonction du coefficient de simple parenté est proposée. Dans la seconde partie de ce travail, les résultats d'une étape de sélection permettant la mise en place définitive d'un verger à graines (structuré en test de familles) sont présentés et discutés, en particulier en ce qui concerne le gain génétique et les risques de consanguinité dans la graine produite. Des informations sont aussi tirées de ce test pour sélectionner sur descendance de bons génotypes, pour retenir les meilleures familles, et pour identifier les individus qui serviront de parents pour constituer la génération suivante. Une large discussion est ensuite ouverte sur les orientations à prendre pour la troisième génération et pour la gestion de la population d'amélioration dans le long terme : utilisation de l'autofécondation pour éclater la variabilité et augmenter le progrès génétique, mise en place de croisements orientés, gestion de la consanguinité en divisant la population d'amélioration en "lignées", création de populations multiples avec des objectifs différents pour conserver un maximum de variabilité.
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