Résumé :
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Depuis quelques dizaines d'années, la concentration urbaine et la mobilité des populations favorisent de nouveaux usages de l'espace rural. Dans le cas du loisir en forêt, la diversité des espaces et des acteurs concernés est de plus en plus forte (étendue, qualité d'accès, propriété, production ...) ; il est difficile d'évaluer et de proposer des aménagements ou réglementations favorables à l'association de la production avec la récréation tenant compte de cette diversité de situation. Néanmoins, pour avancer sur cette question, nous avons cherché à caractériser la diversité spatiale et individuelle des visiteurs et propriétaires forestiers concernés, et leur prise en compte directe ou indirecte de la production forestière. Pour cela, nous avons retenu deux massifs de plusieurs centaines d'hectares, en moyenne montagne, détenus par des propriétaires privées et collectifs, avec plusieurs points distincts de forte fréquentation, et à proximité d'agglomérations. Sur une période de 6 mois, 8846 personnes et 5986 véhicules ont été observés, 278 promeneurs interviewés, 23 propriétaires rencontrés, sur 4 sites forestiers. Plusieurs éléments se dégagent. L'aménagement de points de vue et de sentiers favorise tous les types d'activités ; le balisage entraîne une concentration de visiteurs en quelques points de la forêt, ceci pouvant être facteur de conflits. Dans des lieux accessibles et proches de villes, la fréquentation est particulièrement forte et difficile à limiter. Certaines qualités d'ambiance forestière (liées aux types d'essences présentes) ont une forte capacité d'attraction d'activités minoritaires. Ceci contribue à la diversification des pratiques récréatives dans un massif et constitue un facteur d'acceptation de la fréquentation par les propriétaires. Globalement, pour une association harmonieuse de la production avec la récréation, il est essentiel d'orienter et de répartir dans l'espace les différents visiteurs par des aménagements spécifiques et différents, en concertation avec les différents types de propriétaires.
For a few tens of years, the urban concentration and the mobility of the populations has favoured new uses of rural areas. In the case of forest leisure activities, the variety of the concerned areas and actors is larger and larger (range, access quality, ownership, production...) ; it is difficult to assess and to propose adjustments and regulations in favour of the association of production with recreation taking into account this variety of situation. Nevertheless, in order to progress on this issue, we have tried to characterize the area and individual variety of the concerned forest visitors and wood-landowners, and their direct or indirect taking into account of the forest production. For this, we have retained two forest massifs of several hundreds of hectares, in hillside mountain, held by private and public owners, with several distinct highly-frequented spots, and close to built-up areas. Over a period of 6 months, 8846 people and 5986 vehicles have been observed, 278 strollers have been interviewed, 23 woodland owners have been met, on 4 forest sites. Several elements emerge. The laying-out of view-points and of footpaths favours all kinds of activities ; the path marking implies a concentration of the visitors in a few points of the forest, and this can be the origin of disputes. In accessible and close-to-town places, the number of people is particularly high and difficult to restrict. Some qualities of forest atmosphere (linked to the types of found species) show a strong attraction capacity of minority activities. This contributes to the diversifying of recreation practices in a massif and makes up an acceptance factor of the frequenting, for the woodland owners. Globally, for a well-matched association of timber harvesting with recreation, it is essential to direct and to dispatch in the space the various visitors through specific and various developments, together with the various types of woodland owners.
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