Résumé :
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L' environnement des nations industrialisées est progressivement contaminé par l'injection continue et souvent massive d'un grand nombre de substances toxiques. Toutefois, l'ampleur réelle de ce problème est moins évidente. Pourtant les autorités gouvernementales doivent intervenir pou le solutionner, au moins dans ses aspects les plus flagrants. Jusqu'a maintenant, less analystes de la qualité de l'environnement se sont contentés d'aller receuillir dans le milieu les échantillons pour y déceler la présence de teneurs plus ou moins élevées de polluants toxiques . Ces teneurs, alors confrontées à des concentrations de références établies à partir de connaissance très incomplètes des effets de ces produits dangereux sur l'environnement et l'homme, servaient à décréter la gravité du problème, et à en déduire la nécessité et l'urgence d'interventions correctives. Au Québec, la prise de conscience de la necessité de s'occuper des risques de la présence de substances dangereuses dans l'environnement humain est plutôt récente. Pour cette raison, les autorités ne dispose pas encore d'inventaires suffisamment complets de laqualité du milieu pour prononceer un diagnostic sur la gravité de la contamination de l'environnement et sur les risques qui endécoulent pour la population. Enfin, la substance pour laquelle les connaissances ont atteint un seuil minimal permettant aux gestionnaires du milieu d'entreprendre des actions précises, est le mercure. même si l'on soupçonne les dangers de la présence d'autres substances dans le milieu, on ignore le niveau réel de la contamination et des risques d'intoxication des organismes vivants dont l'homme. Cette ignorance, combinée à l'urgence d'une perception plus exacte du problème de la contamination par les polluants toxiques, rend nécessaire, à brève echéance, un inventaire systématique de la qualité du milieu qui permettrait de mesurer la concentration des différents polluants. En attendant, avant d'entreprendre quelque programme d'action, on doit avoir recours à d'autres méthodes pour s'assurer d'une perception adéquate du problème. L'approche systémique est un outil précieux dans le traitement des problèmes environmentaux, particulièrement lorsque des données précises sur l'état du milieu ne sont pas disponibles et que l'approche traditionnelle ne peut pas s'appliquer. Pour aborder le problème des substances toxiques à l'aide de cet outil méthodologique, il faut d'abord s'interroger sur cette forme de contamination pour mieux en comprendre le fonctionnement d'ensemble. A faire cet exercice, on se rend vite compte que la contamination du milieu par les substances dangereuses représente à toute fin pratique une agression pour l'homme, soit par les risques que lui occasionne directement le contact ou l'ingestion de telles substances, soit par le biais d'une dégradation beaucoup plus lente et plus insidieuse deson milieu de vie qui aura enfin de compte, bien qu'indirectement, une incidence sur lui. Cete interprétation en agression contre l'homme ou contre son milieu de vie est particulièrement utile au moment de chercher à raffiner la perception des problèmes des substances toxiques pour en déduire des solutions. On comprend aussi qu'une agression n'est pas suffisamment caractérisée, si l'on en connaît seulement les agents responsables. L'agression toxique contre l'homme ou contre son milieu suppose au contraire toute une série d'acteurs, et tout un réseau d'interactions. En effet, pour une agression, des agresseurs doivent porter atteinte à la sécurité des individus ; il faut aussi des agents d'agression, véhicules d'échanges entre ces agresseurs et leurs victimes. Enfin, au moment de contrecarrer ou de se défendre contre de telles agressions, il devient indispensable de comprendre les techniques de l'agresseur, c'est à dire le processus de l'agression proprement dit. Un système complexe d'agresseurs, d'agents et de mécanismes d'agression doît être connu, pour pouvoir augmenter les chances de protection contre une agression. Il devient alors plausible d'analyser le problème de la contamination par les substances toxiques à l'aide de cette interprétation systémmmique de l'agression toxique. Quelle que soit la porte d'entrée pour percevoir l'agression, il est possible de dissiper beaucoup d'ignorance en cumulant toutes les informations possibles sur les agresseurs, les agents d'agression et les mécanismes de l'agression. Par exemple, le problème des BCP dans l'environnement québécois peut-être analysé à l'aide de cette nouvelle grille : on retrace l'origine de ces produits et leur circulation à travers de multiples objets et autant de procédés. Une fois connu ce circuit des BCP, le même dans n'importe quel pays industrialisé, on est en mesure de soupçonner les voies d'accès et de déplacement, de même que les points critiques d'accumulation dans ce milieu. En regroupant dans un deuxième temps, les connaissances sur les mécanismes d'interaction avec les organismes du milieu et l'homme, il devient possible de saisir les conséquences de la présence des BCP dans les divers milieux et les risques d'agression à l'état général de l'homme.
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