Résumé :
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Alors que les besoins hydriques connaîtront une croissance exponentielle dans les prochaines décennies, du fait de l'essor démographique et du développement socio-économique, et que les déséquilibres sont susceptibles d'être exacerbés par le changement global, le problème de la gestion de la ressource en eau se pose comme un enjeu fondamental. Dans vingt ans, si aucune action d'envergure n'est mise en place, près de trois milliards d'êtres humains seront victimes de la pénurie d'eau, c'est-à-dire disposeront, selon les normes, qui peuvent d'ailleurs être discutées, de moins de 1 700 m3 par personne et par an. Le phénomène devrait s'étendre sur les cinq continents, y compris dans les pays disposant globalement de ressource en eau suffisante, mais confrontés à des problèmes locaux de qualité ou de quantité à répétition en situations, en particulier, mais pas seulement, d'extrêmes climatiques. Il sera demandé davantage à des ressources en eau diminuées. La pénurie d'eau, qui peut être temporaire ou structurelle, résulte d'une insuffisance quantitative et/ou qualitative de la ressource hydrique disponible par rapport à la demande. C'est une question essentielle quand il s'agit de traiter du développement durable des sociétés. Son étude participe à la réflexion pour une meilleure répartition et préservation de l'eau. La diversité des usages et les tensions inhérentes en font une question empreinte de complexité et de conflictualité. La connaissance à la fois des écosystèmes et de leur gestion, des conflits et des risques, et de l'évolution des arbitrages de plus en plus dépendants de régulations collectives, sous-tend l'action. Une étude précise des différents types de conflits observés est nécessaire. Ceux-ci interviennent de façon récurrente entre les secteurs d'utilisation, les utilisations d'eau marchande et non marchande - en pratique l'alimentation en eau urbaine et l'irrigation. Ils sont latents entre l'ensemble des utilisations socio-économiques et la préservation des milieux naturels dont les zones humides. Les conflits sont liés, enfin, à la répartition des ressources en eau entre communes, régions, pays avec une acuité particulière dans les bassins fluviaux ou les grands aquifères transfrontaliers en zones arides et semi-arides. Nous proposons de consacrer un numéro thématique de la revue Géocarrefour à la question de la pénurie d'eau. Pour répondre à son ampleur, ce thème sera considéré sous des angles variés, ceux de la recherche et de la gestion, abordés dans diverses zones géographiques : tempérée, méditerranéenne, aride L'interdisciplinarité et la variété des échelles spatio-temporelles seront privilégiées pour favoriser une vision globale de la problématique. Les contributions pourront couvrir des champs disciplinaires comme la climatologie, l'hydrologie, l'aménagement du territoire, l'urbanisme, l'économie mais aussi l'écologie et l'histoire. Le point de vue des gestionnaires sera aussi considéré. Il s'agira à la fois de livrer les concepts tels que risque, crise hydraulique, conflit, "modèle réseau", conscience commune de l'eau, gestion collective de l'eau, valeurs, culture de l'eau etc., les méthodes et les propositions palliatives développées par la recherche, tout en soulignant les liens équivoques entre l'eau et la société à travers les pratiques de gestion, ces dernières pouvant paradoxalement accentuer ou atténuer la pénurie. Enfin, l'accent pourra également être mis sur les scénarios prévisionnels de gestion, à court et moyen terme.
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